Pour la troisième fois depuis le début de l'épidémie de coronavirus, l'exécutif met à jour son budget pour 2020. Le ministre de l'Economie Bruno Le Maire a annoncé sur France 2 jeudi 28 mai que le gouvernement présentera le projet de loi finances rectificative mercredi 10 juin en conseil des ministres.
Si les prévisions du gouvernement au 23 avril tablaient sur une récession de l'économie française de 8% pour l'exercice 2020, c'est désormais un recul de 11% qui est envisagé par l'exécutif. La croissance chute de 5 points au premier trimestre, et devrait s'aggraver de 20 points pour le Q2 2020. Avec la baisse de fréquentation touristique, le gouvernement s'attend à perdre un point de produit intérieur brut sur cette année. L'une des seules bonnes nouvelles reste le rebond de la consommation des ménages, avec seulement 6% de baisse par rapport à la normale, quand ce pourcentage atteignait 32% au plus fort de la crise.
Quelques jours après avoir précisé les plans de soutiens aux secteurs de l'automobile et du tourisme, tous deux durement touchés par les conséquences du Covid-19, il s'agit de permettre à toutes ces mesures d'être "adoptées dans le courant du mois de juillet", afin de "permettre à ces secteurs les plus en difficulté de faire face à la crise" dans les meilleurs délais.
Aussi, Bruno Le Maire a confirmé qu'il présenterait avec Gérald Darmanin, ministre des Comptes publics, les prévisions économiques et les conséquences de l'épidémie sur le budget de l'Etat. Dans tous les cas, l'impératif reste de "redémarrer l'économie le plus rapidement possible" précise le patron de Bercy, avant de rappeler que "nous sommes un des pays où le choc économique a été le plus violent".
Par ailleurs, les deux ministres devraient donner des éléments de réponse "sur le bâtiment, le livre", mais aussi à propos des "mesures sur l'apprentissage et l'emploi des jeunes" que le gouvernement souhaite mettre en place. Lors de la précédente annonce sur le budget, l'exécutif avait revu à la baisse ses prévisions, avec un récession de 8% et un déficit public encore plus important, atteignant 9%, pour 11% de dette publique.