Les écoles, futur nid à coronavirus ? Une question à laquelle a tenté de répondre Jean-François Delfraissy lundi 24 août 2020 chez nos confrères de Franceinfo : "Il y aura des enfants qui vont se contaminer et il y aura probablement quelques enseignants qui vont se contaminer. Eh bien on va le gérer", a ainsi expliqué le Président du Conseil scientifique. Et de poursuivre : "On est capable maintenant de tester, il faut qu'on fasse un effort majeur sur l'isolement (des cas positifs), mais il faut qu'on rentre dans cette stratégie de gestion de risque". "Il y a pas de risque zéro", souligne-t-il également.
La veille, dimanche 23 août, l'agence Santé publique France se voulait rassurante dans un rapport du Centre européen de contrôle des maladies qu'elle a elle-même commandé, expliquant que "moins de 5% des cas de Covid-19 en Europe concernent des moins de 18 ans", comme l'ont rapporté nos confrères du JDD.
Jusqu'à présent, peu de foyers de contaminations ont été observés dans les écoles... Et pour cause : comme le rappelle le Journal du Dimanche, entre le 1er juin et le 16 août, seuls "141 enfants de moins de 10 ans ont été admis à l'hôpital sur plus de 8.600 hospitalisations". "Il est peu probable, si les mesures barrière sont appliquées, que les écoles constituent des environnements de propagation […] plus favorables que les environnements professionnels ou de loisirs", explique ainsi ce rapport.
Une hypothèse que semble partager Christèle Gras-Le Guen, cheffe du service de pédiatrie au CHU de Nantes et secrétaire générale de la Société française de pédiatrie, relayée dimanche par nos confrères du JDD : "Ce ne sont pas eux les contaminateurs. Dans la plupart des cas, ce sont des adultes qui les contaminent. Pour éviter des clusters, il faut surtout que ceux-ci se protègent drastiquement", évoque-t-elle.
Même chose pour Brigitte Virey, présidente du Syndicat national des pédiatres français, qui donne comme exemple une étude autour de 1500 enfants ayant été testés après suspicion de Covid. "Parmi ceux qui n'avaient aucun cas contact avéré, rapporte la pédiatre, 1% se sont révélés positifs. Chez ceux qui avaient un cas dans leur entourage, 10% l'étaient", a-t-elle indiqué. Ce qui pourrait inquiéter davantage, en revanche, c'est l'arrivée de la grippe cet automne, dont les symptômes sont similaires. La prudence reste donc de mise.
Un constat que fait également le professeur Delfraissy : "la transmission qu'on observe à l'école n'est pas des enfants vers les enseignants ou les parents, mais plutôt des enseignants ou des parents vers les enfants", a-t-il indiqué. Que peut-on faire alors en cas de contamination dans une école ? Dans l'éventualité d'un cas avéré, "on peut fermer la classe" a rappelé le Président du Conseil scientifique. Il poursuit : "Fermer l'école, il faudra bien y réfléchir, ça va dépendre de l'environnement qu'il y a autour de cette école en général". Et de conclure : "à la moindre suspicion à la fois à l'intérieur d'une classe, d'une relation familiale ou d'un enseignant qui a été contact, oui, là, on teste de façon très très large".