Alors même que la France est frappée de plein fouet par la seconde vague de l'épidémie de Coronavirus, et que les populations âgées et fragiles sont particulièrement touchées par le Covid, les pharmacies déplorent des ruptures de stock du vaccin contre la grippe.
En effet, les personnes âgées et fragiles mais aussi toutes les autres tranches d'âge, sont venues, en grand nombre et plus tôt qu'à l'accoutumée, retirer en pharmacie leur vaccin contre la grippe. Selon les informations de France Bleu, c'est désormais 30% des pharmacies qui sont encore en rupture de stock.
Selon Gilles Bonnefond, président de l'Union syndicale des pharmaciens d'officine, "30% des pharmaciens n'ont plus de vaccin actuellement". Pourquoi une telle pénurie alors que le gouvernement avait certifié avoir anticipé une grosse demande ? "Les laboratoires ont choisi d'étaler leur livraison plutôt que de les faire en une fois" regrette le représentant. "Il nous manque actuellement 2 millions de doses, ce qui explique cette pénurie".
Dans les chiffres, les pharmacies ont écoulé en 10 jours plus de 60% du volume de l'année dernière, soit près de 7 millions de doses. Mais le ministère de la Santé tempère : jusqu'ici, 85 % de ces vaccins ont bien été remis aux personnes fragiles ou prioritaires.
Ceci-dit, une embellie est annoncée pour cette fin de semaine : "une livraison est prévue avant le 11 novembre" au niveau national et devrait permettre d'améliorer la situation. "Le gouvernement avait prévu d'avoir 20% de vaccins en plus cette année, en raison de l'épidémie de coronavirus et tablait sur 15 millions de doses. Sauf qu'en trois semaines, 9,5 millions de vaccins ont déjà été délivrés, principalement pour les personnes cibles, celles qui ont reçu des bons de vaccination. On s'est donc retrouvés en rupture puisque les laboratoires ont décidé d'étaler leurs livraisons jusqu'à début décembre" explique Gilles Bonnefond.
Une demande d'accélération de production a donc été faite et les pharmacies devraient être livrés d'ici le 11 novembre. C'est 1,5 millions de doses qui sont attendus cette semaine. Le gouvernement s'est également lancé dans l'achat de vaccins à l'étranger afin de les mettre à disposition d'ici décembre.
Malgré tout, la situation s'annonce encore tendu selon Gilles Bonnefond puisque sur les 15 millions de bons délivrés aux personnes à risques, seuls 13 millions auront été délivrés : "C'est à la fois une bonne chose puisque jamais autant de personnes à risque n'ont été vaccinées, idem pour les personnels soignants et les personnels des Ehpad. Mais cela signifie qu'il y aura des gens qui ne pourront pas se faire vacciner faute de stock".