Une nouvelle Marche des Libertés a eu lieu à Paris ce samedi. À l'appel de certains mouvements opposés au projet de loi "sécurité globale", une nouvelle Marche des Libertés s'est formée ce samedi 12 décembre 2020 à Paris. "Pour le retrait total", les opposants enjoignaient aux manifestants de "toute la France" à se réunir place du Châtelet, à deux pas de l'Hôtel de Ville, à partir de 14h30. Le cortège a pris la "direction de la place de la République", non sans une escorte composé de très nombreux policiers et gendarmes.
À 17h50, la préfecture de police de Paris annonce avoir procédé à 119 interpellations. Aussi, ils ont effectué des "saisies d'outils qui n'ont pas leur place dans une manifestation" comme le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin le confirme sur Twitter. Des clés anglaises et des tournevis ont été récupérés.
Quelques jours plus tôt, les mêmes collectifs de citoyens appelaient, toujours sur les réseaux, à se rassembler aux abords du métro Saint-Michel, à partir de 14h30. Toutefois, si vous souhaitez participer au rassemblement, attention à bien suivre les pages Facebook des collectifs d'opposition ou les comptes Twitter précisant le lieu de rendez-vous : l'adresse exacte peut changer à tout moment !
Si l'organisation de la marche est un peu plus floue cette semaine, c'est aussi parce que le collectif #StopLoiSecuritéGlobale n'appelle pas à manifester à Paris. La coordination qui réunit de nombreuses organisations syndicales et autres associations opposées au projet de loi avait encadré, non sans l'appui d'autres entités, la logistique et la gestion des précédentes marches. Cette fois, ses responsables estiment que "les conditions de sécurité des manifestants ne sont pas assurées". Sans son appui, "ça manque de clarté" témoigne Bastien M., militant de la première heure présent à tous les rassemblements et qui ne se réclame d'aucune étiquette.
Pour justifier la décision, la préfecture explique que "l'itinéraire choisi par les organisateurs rendrait difficile et dangereuse l'intervention des forces de l'ordre", sachant que "le parcours comprend de nombreux commerces, déjà fortement éprouvés par la pandémie". Selon eux, ces mêmes commerces "espèrent optimiser leur chiffre d'affaires en cette période avant les fêtes de Noël" avancent-ils. L'objectif est de ne pas "tendre fortement les rapports entre manifestants et commerçants".
Depuis sa présentation à l'Assemblée nationale, mardi 17 novembre 2020, mais surtout son adoption en première lecture exactement une semaine après (388 voix pour, 104 contre, 66 abstentions), le projet de loi "sécurité globale" secoue l'opinion publique. Dénoncé comme un "texte liberticide" par ses détracteurs, il vise à pénaliser la publication d'images jugées "malveillantes" des forces de l'ordre dans l'exercice de leurs fonctions.
D'ailleurs, ses opposants s'étaient réunis en nombre (plusieurs milliers selon la préfecture de police) afin de protester contre le vote de la loi. D'abord le mardi 17 novembre 2020 derrière l'Assemblée nationale, puis sur la place du Trocadéro le samedi 21 novembre 2020, ensuite le samedi 28 novembre place de la République (entre 50 00 et 100 000 personnes selon les organisateurs et la préfecture de police), et enfin le samedi 5 décembre 2020 entre porte des Lilas et République.
Cette fois, quelles sont les revendications des opposants au controversé projet de loi "sécurité globale" ? "Le pouvoir reste sourd à la colère populaire", expliquent les organisateurs. La liste publiée sur l'évènement Facebook de la Marche des Libertés ne laisse pas de place aux doutes : "- retrait total de la loi sécurité globale -retrait total de la loi séparatisme -Démission du préfet Lallement -Démission de Gérald Darmanin". Pour l'heure, le gouvernement prévoit seulement une "réécriture complète" de l'article 24.
Dates et Horaires
Le 12 décembre 2020
À 14h30
Lieu
Place du Chatelet
Place du Châtelet
75001 Paris 1