La fermeture des écoles est un sujet qui préoccupe de nombreux parents, enseignants et élèves. Si le gouvernement souhaite éviter à tout prix un troisième confinement, son spectre plane de plus en plus sur certaines régions très touchées par les variants du Covid-19, notamment l'Île-de-France. À l'issue d’un nouveau Conseil des ministres organisé le 27 janvier, Gabriel Attal a indiqué que le couvre-feu dès 18h a eu "une efficacité relative", mais "ne freine pas suffisamment" la propagation du virus sur le territoire. Et de préciser que "différents scénarios" étaient à l'étude, dont un "confinement très serré".
Les derniers chiffres révélés le 5 mars 2021 par le ministère de l'Éducation nationale ont de quoi inquiéter également. Ainsi, 508 classes et 21 établissements scolaires sont fermés actuellement en France en raison du Coronavirus.
En cas de reconfinement, les écoles risquent-elles de fermer ?
Pour autant, le gouvernement veut à tout prix éviter une fermeture les écoles à ce stade. La France est d'ailleurs l'un des rares pays européens où les établissements scolaires sont toujours ouverts. On rappelle que les écoles françaises avaient fermé lors du premier confinement, mais pas pour le second. En cas de 3e confinement, les écoles ne seront pas fermées. C'est ce qu'a annoncé le ministre Olivier Véran sur TF1 le 21 janvier. "Nous avons toujours fait le choix de ne pas fermer les écoles. (...) Fermer les écoles, c'est quand nous avons des doutes sur le protocole sanitaire. Or, il en existe un" a-t-il ajouté.
De son côté, Jean-Michel Blanquer a lui aussi plaidé pour le maintien des écoles ouvertes. "La précaution maximale n’est pas forcément la meilleure solution" a-t-il expliqué sur LCI le 25 janvier. "Les écoles doivent-elles rester ouvertes ? C'est ma conviction profonde. Pas seulement car je suis ministre de l'Éducation" a-t-il ajouté avant de poursuivre "Être privé d'école, c'est très grave sur le plan éducatif". Aussi, une fermeture au cas par cas des établissements est à ce jour la meilleure solution, selon le ministre. "64 structures scolaires fermées ce soir. (…) S'il faut en fermer 1000, on en fermera 1000" a-t-il fait savoir.
Lors d'une longue interview accordée au Parisien le 13 mars 2021, le ministre de l'Education nationale a répété que « l'école est la dernière chose à fermer, car c'est l'institution la plus précieuse au cœur de la société. Donc on ne peut fermer l'école que lorsque l'on a essayé tout le reste et que ce n'est pas suffisant. »
Le ministre préfère envisager la fermeture des cantines scolaires, lieux où le risque de contamination est plus grand, bien que cette option ne soit pas entièrement acceptable non plus. « On peut imaginer de fermer les cantines, qui sont effectivement le maillon faible dans la journée de l'élève, sans pour autant fermer les écoles. Néanmoins, on a jusqu'à présent considéré qu'il était nécessaire de les maintenir ouvertes. C'est un enjeu social et de santé. Pour beaucoup d'enfants, c'est le seul moyen de faire un repas équilibré dans la journée », explique Jean-Michel Blanquer.
Les autres pistes envisagées par le gouvernement
D’après les informations de BFMTV, la fermeture des établissements scolaires fait bien partie des pistes envisagées par l'exécutif en cas de reconfinement dur, comme cela a été le cas au printemps dernier. Mais c'est un scénario que l'exécutif souhaiterait éviter à tout prix. Sur France Inter, Gabriel Attal a d’ailleurs assuré le 28 janvier que le gouvernement "a toujours comme boussole" de "permettre à nos enfants d'aller à l'école". Dès lors, d’autres options sont sur la table, comme maintenir les écoles primaires et maternelles ouvertes, mais fermer les collèges et lycées.
Invité sur France Inter le 22 janvier, l'épidémiologiste Arnaud Fontanet a livré ses recommandations au sujet des écoles, estimant qu’il faudrait privilégier la fermeture des collèges et des lycées en cas de forte hausse de l'épidémie. "Connaissant en plus les conséquences dévastatrices de l'arrêt du primaire pour des enfants, c'est peut-être chez les collégiens et les lycéens, chez qui l'enseignement peut se faire en partie à distance, qu'on pourrait proposer en premier d'arrêter l'école" a-t-il confié.
Pour maintenir les écoles ouvertes, même en temps de confinement, l'exécutif avait envisagé une vaccination massive des professeurs et du personnel encadrant dans les écoles. En janvier 2021, le gouvernement avait promis que les enseignants feraient partie des populations prioritaires pour la vaccination en mars. Promesse non-tenue. Jean-Michel Blanquer se défend : « Actuellement, le vaccin commence à concerner les professeurs de plus de 50 ans qui ont des fragilités — au même titre que la population générale. Si on devait entrer dans une logique de profession avec des vaccins qui arriveraient en grand nombre en avril, je ferai alors tout pour que les professeurs fassent partie des premiers concernés. »
La progression des variants inquiète toujours : la souche anglaise est désormais la plus dangereuse et la plus courante en France. Elle pourrait bien forcer l'Etat à fermer les écoles, contre son gré.