« La crise sanitaire n’est pas derrière nous. Nous allons vivre pendant encore plusieurs mois avec ce virus ». C’est ce qu’a déclaré Emmanuel Macron le 11 août dernier. Mais jusqu’à quand va-t-on devoir vivre quotidiennement avec ce virus ? Peut-on espérer voir cette pandémie disparaître un jour ?
Ouest-France a posé la question à plusieurs épidémiologistes et spécialistes. Du scénario le plus optimiste au plus pessimiste, trois possibilités ont été listées, à commencer par l’hypothèse la plus favorable, mais peu probable : l’éradication du covid-19, au même titre que la variole. « La variole est le seul exemple de maladie infectieuse qu’on a pu faire disparaître, notamment car le vaccin est très efficace sur l’infection et la transmission, car il n’y a pas de mutant et quand il n’y a pas de réservoir animal », explique Mircea Sofonea, maître de conférences en épidémiologie et évolution des maladies infectieuses à l’Université de Montpellier.
« Le virus ne va pas disparaître, on va le garder avec nous de la même façon qu’on a gardé d’autres coronavirus qui causent des rhumes », affirme le virologue Bruno Lina, membre du conseil scientifique, à nos confrères de Ouest-France.
Deuxième possibilité ? Le coronavirus pourrait devenir endémique, et donc continuer à circuler, mais en causant moins de formes graves. « Ce virus respiratoire va finir par se comporter comme les autres virus respiratoires, c’est-à-dire basculer vers une certaine saisonnalité et réduire en impact », explique Bruno Lina, qui ajoute : « progressivement, ce virus devrait perdre en pouvoir pathogène, en virulence et évoluer lentement pour devenir un virus banal ».
« On est sûr que cette option arrivera sur le long terme », assure le virologue Bruno Lina. Si ce scénario se confirmait, « les épidémies seraient alors saisonnières », confirme à son tour l’épidémiologiste Yves Buisson.
Enfin, dernière option possible : l’épidémie de covid-19 ne faiblit pas en raison de l’émergence de nouveaux variants. Début août, l’épidémiologiste américain Larry Brilliant déclarait : « nous sommes plus proches du début que de la fin » de la pandémie de coronavirus. « À moins que nous ne vaccinions tout le monde dans plus de 200 pays, il y aura toujours de nouvelles variantes » a-t-il ajouté.
L’apparition de nouvelles mutations, encore plus contagieuses et dangereuses, laisse en effet craindre le pire, et entraînerait de nouvelles vagues. « Cela nécessiterait alors une possible mise à jour du vaccin avec un rappel », explique le maître de conférence en épidémiologie Mircea Sofonea, dans les colonnes de Ouest-France.
« Il est possible que le virus continue de circuler très activement dans des pays dépourvus de moyens et n’ayant pas accès aux vaccins. En circulant, il peut changer et nous revenir transformé, sous une forme qu’on aura du mal à maîtriser » a pour sa part indiqué Didier Houssin, président du Comité d’urgence Covid-19 de l’Organisation mondiale de la santé.