L'épisode de chaleur en ce mois de mai 2022 était prévu de longue date, d'après les modélisations du programme européen d’observations climatiques Copernicus, mais également en raison de l'hiver particulièrement doux et aride en Espagne et au Portugal.
Ce lundi 9 mai 2022, les ministères de l’Agriculture et de la Transition écologique ont placé 15 départements en situation de "vigilance" ou d’"alerte" en France, après un mois d’avril "en déficit de 25% de pluviométrie". Et ce n'est pas près de changer !
En effet, aucun épisode de pluie n'est prévu en France avant, au moins, le 17 mai prochain, tandis que certaines villes, à l'instar de Bordeaux, Lyon, Toulouse, Clermont-Ferrand, Agen et Montauban, devraient même atteindre les 30 degrés pour la première fois de l'année, ce mercredi 11 mai. Pour autant, doit-on craindre un temps caniculaire cet été, en France ?
Interrogé au mois de février dernier par France Info sur la possibilité d'un été caniculaire, Christophe Cassou, climatologue au CNRS et auteur du 6e rapport du Giec, estimait alors qu'il ne fallait pas s'emballer et surinterpréter les données. "Quand les printemps sont secs en Europe du Sud, les étés ont tendance à être plus chauds en France et en Europe du Nord-Ouest, mais personne n’est capable de dire aujourd’hui s’il y aura des canicules ou non cet été."
Même son de cloche, ce mardi 10 mai, du côté de Météo France qui se veut rassurante. "En 1998, le seuil de ‘forte chaleur’ (30°C) a été atteint chacun des trois jours des Saints de glace à Lille et Paris. Dans un passé plus lointain, les mois de mai 1912 ou de mai 1945 ont été marqués par des épisodes de chaleur intenses, avec 32,2°C relevés à Nantes le 16 mai 1945." détaille l'organisme.
Et de poursuivre : "Sans être exceptionnel, un épisode de chaleur comme celui attendu la semaine prochaine, précoce et durable, n’est tout de même pas si fréquent. Dans le contexte du changement climatique, notons que les périodes de vagues de chaleurs sont amenées à devenir plus fréquentes, et tendent à s’installer plus précocement au cours du printemps qu’avant."
Mais alors, quid de cet été ? D'après Météo France, "un épisode de chaleur en mai ne permet pas de faire des prévisions pour l’été." Par exemple, "le mois de mai le plus chaud depuis 1945 est le mois de mai 2011. L’été qui a suivi ne fut pas plus chaud que la normale." Dans le doute, prévoyez quand même des glaçons !