Bientôt l'arrivée d'un vaccin universel contre tous les types de Covid et ses variants ? Des chercheurs de l'université de Virginie ont présenté devant l'Académie des sciences américaines, comme le rapportent nos confrères de Francetvinfo, les premiers résultats de leurs travaux sur un vaccin capable d'éradiquer n'importe quelle forme ou autres variants du coronavirus. Une étude qui les ont conduits à tester leur produit sur des porcs, au capital génétique proche de celui de l'humain, avec de très bons résultats puisque leur candidat vaccin a réussi à protéger les animaux de la Covid porcine, mais également contre le SARS-CoV-2.
Un candidat vaccin qui ne cible pas ici la protéine Spike, comme c'est le cas pour les vaccins actuellement sur le marché, mais un "peptide de fusion viral", c'est-à-dire des particules virales fusionnant avec la membrane des cellules, permettant au virus de se dupliquer dans l'organisme et contaminer une personne. Un peptide identique pour chaque souche du virus et qui ne mute pas, rendant ainsi le vaccin universel, et efficace contre tout type de variant. Les essais cliniques, bien que prometteurs, poursuivent leur chemin.
Un vaccin universel à portée de main que de nombreux laboratoires tentent actuellement de mettre au point. C'est le cas par exemple de la biotech belge myNEO, qui a mis au point, toujours selon nos confrères de Francetvinfo, "un cocktail de peptides qui protégerait contre plusieurs formes du virus". Même chose pour la biotech américaine Phylex Biosciences qui tente de mettre au point un vaccin en se basant sur un antigène qui prend en considération les mutations les plus importantes. On peut également mentionner la biotech française Osivax, située à Lyon, qui cible une autre protéine, la "nucléocapside", se trouvant à l'intérieur du virus.
Mais le vaccin suscitant le plus d'enthousiasme est peut-être celui évoqué chez nos confrères d'Europe 1, le 26 mars dernier, par Lbachir BenMohamed, chercheur à la tête d'un laboratoire d'immunologie cellulaire et moléculaire de l'université d'Irvine, en Californie. Son équipe est venu faire part de ses recherches autour d'un vaccin universel qu'il espère pouvoir développer rapidement : "Nous en sommes actuellement au stade pré-clinique", indiquait-il. Et de continuer : "on a 15 vaccins candidats que l'on est en train de tester chez la souris. On immunise l'animal, puis on l'expose à des variants et on regarde quel produit parvient à le protéger contre tous les variants". Concernant des tests sur l'homme, "nous espérons passer aux essais cliniques fin 2021 ou au plus tard début 2022", a-t-il expliqué.
Un vaccin qui permettrait non seulement de lutter contre cette pandémie, mais aussi d'anticiper celles à venir. "La question n'est pas de savoir si ça va se produire, mais quand ça va se produire", a-t-il également ajouté. Et de poursuivre : "le Covid-19 n'est ni la première ni la dernière pandémie causée par un coronavirus. Il n'est pas impossible de voir dans les prochaines années, par exemple, un Covid-25 ou un Covid-30". Il termine : "au lieu de se focaliser sur le développement d'un vaccin contre le Covid-19, mon laboratoire cherche à anticiper les prochaines pandémies en développant un vaccin universel contre tous les coronavirus".
Pour anticiper les crises à venir, l'équipe du l'immunologique a ainsi travaillé sur l'intégralité des protéines composant ce virus, et non uniquement sur celle qu'utilise la Covid pour entrer dans nos cellules. L'idée ? Combattre tout aussi efficacement un variant ou un autre, sans retravailler le vaccin pendant plusieurs semaines, comme le veut les vaccins ARNm : "le vaccin que l'on est en train de développer n'est pas seulement focalisé sur la protéine Spike qu'on connaît aujourd'hui. Le vaccin AstraZeneca, le vaccin Johnson & Johnson, le Pfizer, le Moderna, tous ces vaccins-là se basent sur cette protéine, mais le nôtre s'appuie sur d'autres protéines, car il faut savoir que le virus en possède 25", explique Lbachir BenMohamed.