Après la dexaméthasone ou encore les différents anticorps monoclonaux, aurait-on trouvé un nouveau traitement contre le Covid pour éviter au maximum les hospitalisations ? C'est en tout cas la découverte qu'avaient fait des chercheurs canadiens, dans le cadre de l'essai clinique Together, à travers une étude dont les résultats préliminaires avaient été dévoilés en aout dernier en pre-print sur un site collaborateur du NIH. Et ce traitement, c'est un antidépresseur, la fluvoxamine.
Selon les résultats de l'étude canadienne, la fluvoxamine permettrait de réduire de près d'un tiers le risque d'être hospitalisé, pour les personnes développant une forme grave de la maladie. En quoi avait consisté cette étude ? En un essai clinique comprenant 1480 malades : 742 ont été traités avec la fluvoxamine, 738 autres avec un placebo.
Et voilà que les résultats d'un nouvel essai clinique concernant la fluvoxamine viennent d'être publiés, à la fin du mois d'octobre, dans la revue The Lancet. Cette fois-ci, l'étude a été conduite sur près de 1500 personnes risquant de faire une forme grave de Covid (plus de 50 ans, non-vacciné, diabétique...), dans une dizaine d'hôpitaux au Brésil. Résultat, les malades traités sous fluvoxamine ont été moins nombreux que ceux sous placebo à se retrouver hospitalisés (11% contre 16%). Concernant les décès, il y a eu 25 morts dans le groupe placebo contre 17 dans le groupe fluvoxamine.
Néanmoins, les conclusions de l'étude sont à tempérer : cette dernière ne permet pas de conclure d'un lien réel entre l'antidépresseur et la réduction des décès. Par ailleurs, le fait que deux critères hospitaliers aient été pris en compte (hospitalisation et passage aux urgences en raison de la surcharge des hôpitaux brésiliens au moment de l'étude) brouille également les conclusions de l'étude quant à la réduction du risque d'hospitalisation.
La fluvoxamine est un traitement qui n'en est pas à son premier coup d'essai, puisque de nombreux chercheurs se sont penchés sur cette molécule et sur sa famille, les Fiasma, susceptibles d'avoir un impact positif sur les malades. C'est le cas par exemple de l'AP-HP qui, dans une étude observationnelle parue en juin 2021, avait conclu à une baisse de 42% des intubations concernant les malades ayant été traité avec la molécule.
Si les résultats des différents essais clinique venaient à être validés, il s'agirait d'un véritable avantage : la molécule est connue depuis une dizaine d'années, bien qu'utilisée dans d'autres circonstances, présentant peu d'effets secondaires graves et peu chère à fabriquer. Un traitement beaucoup plus facile à administrer, également, par rapport aux anticorps monoclonaux, par exemple, actuellement utilisés pour limiter les formes graves à l'hôpital. Affaire à suivre.