Par
· Publié le 28 septembre 2016 à 15h08
Ce samedi 1er Octobre 2016, on fait tous Nuit Blanche, à la poursuite de Polia, nymphe qui a enchanté Poliphile. A travers un touchant parcours constitué de 37 œuvres, Jean de Loisy, le Président du Palais de Tokyo, nous propose de suivre Poliphile dans sa recherche de l'amour, une ballade onirique de l'Ile de la Cité à l'Ile Saint-Germain que l'on peut parcourir toute la nuit, de 19h à 7h !
La Nuit Blanche 2016, c'est ce samedi 1er Octobre 2016 à Paris. Pour cette 15e édition, Jean de Loisy, Président du Palais de Tokyo, a imaginé une ballade le long de la Seine, une déambulation nocturne sur les quais de Seine, et a confié le rêve d'amour de Poliphile à une quarantaine d'artistes!
Jean de Loisy nous explique son intention pour la Nuit Blanche : " Festina lente (ie. Hâte toi lentement) était l’adage qui apparaissait sur la publication vénitienne du Poliphile à la toute fin du XVe siècle. Le long de la Seine, d’une rive à l’autre, dépêchons-nous de poursuivre la beauté et arrêtons-nous pour la contempler. Allons du Paris médiéval au Paris moderne en un voyage dans le temps qui se poursuit jusqu’à la première île du Paris de demain, l’île Saint Germain. Prenons comme guide Poliphile qui nous conduit d’hier à demain comme en rêve, aiguillonné par son désir d’atteindre la nymphe aux mille visages. Pour certains, elle est la beauté ; pour d’autres, le plaisir ; pour d’autres encore, la sagesse ou la connaissance."
Dès le lundi 26 septembre 2016, les parisiens pourront retrouver Abraham Poincheval, qui attendra Poliphile sur un mat de 15m de haut placé Parvis de Gare de Lyon, un passager de la gare très attendu, si on en croit les silhouettes l'attendant dans la Galerie des Fresques de la Gare de Lyon.
Ce héros intemporel débarque par le train samedi 1er octobre 2016 à 19h, à la suite de la réception d'un sms de la part d'une mystérieuse Polia. Qui est-elle? La Mairie de Paris nous invite à suivre Poliphile dans son enquête (pas par voyeurisme du tout, voyons!), qui l'amènera de l'Ile de la Cité aux Berges Ouest de Paris, à la recherche de son amour.
Le parcours romanesque de la Nuit Blanche 2016 à Paris:
- Alors que tous, impatiemment, attendent Poliphile
- Alain Séchas, En attendant Poliphile (Gare de Lyon, à partir du 26 sept.)
Pour annoncer l'arrivée de Poliphile à Paris, Alain Séchas met en scène de nombreux personnages postés Gare de Lyon : dès le 26 septembre, ils attendent Poliphile sans broncher !
- Abraham Poincheval, Vigie/stylite (Gare de Lyon, à partir du 26 sept.)
Si les personnages de Poliphile l'attendent sur les quais, Abraham Poincheval va faire le piquet à 15m de haut afin d'être vu par Poliphile le plus rapidement possible. Il descendra de sa vigie samedi 1er octobre à 19h et lancera ainsi la folle traque de Polia.
- Laurent Tixador, Croisière sur berges (du 29 sept. au 4 oct.)
De son côté, Laurent Tixador va parcourir Paris avec quelques acolytes, portant sa maison frugale sur son dos, son départ s'effectuera du Pont de Tolbiac le 29 septembre à 8h pour arriver le 4 octobre au Pont du Garigliano !
- Lui, sous un orme, endormi, rêve de Polia
- Erwin Olaf, L'éveil (Hôtel de Ville, 20h30-7h)
Pour la Nuit Blanche, Erwin Olaf anime les fenêtres de l’Hôtel de Ville. Toute la nuit, des visages s’éveillent et des corps s’étirent lentement, donnant vie à l'image de Polia
- Stéphane Thidet, Sommeil (Hôtel de Ville, 19h-7h)
Place de l’Hôtel de Ville, Stéphane Thidet propose au visiteur de pénètrer dans une forêt enchantée, faite d’immenses morceaux de bois qui tournent au-dessus d’un lac gelé conçu par Stéphane Thidet !
- Géraldine Py et Roberto Verde, La Réserve (BHV Marais, 19h-2h)
Dans une ambiance post-industrielle, un drôle de cabaret met en scène des... extincteurs, à l'arrière du BHV Marais. Les machines folles se mettent alors à danser, tout en crachant leur dioxyde de carbone, menaçant le public en remplissant l'espace de fumée !
- Il la poursuit en songe car un amour sans merci tisonne son cœur
- J-M Ferrari et Estelle Delesalle, La Fabrique des cœurs brisés (Pont d'Arcole, dès 19h)
Sur le Pont d'Arcole, des bûcherons décapiteront des cœurs dans des troncs d'arbres toute la nuit, avant de les teindre de rouge sang. On est alors invité à récupérer les cœurs brisés, direction Pont de l'Alma pour les réparer !
- Christian Rizzo, avant la nuit dernière (Hôtel-Dieu, 19h-7h)
Dans la cour de l'Hôtel-Dieu, des apparitions nous font questionner : et si tout n'était que rêve? Grâce à un grand disque, Christian Rizzo fait apparaitre et disparaitre les corps, dont Polia et Poliphile !
- Karim Zeriahen, We are Catherine Deneuve (Tribunal de Commerce, 19h-7h)
Pour Karim Zeriahen, Polia est Catherine Deneuve, tout bêtement. Du coup, sur les façades du Tribunal de Commerce, des extraits de la filmographie de l’actrice mythique se succèdent et s’entrechoquent, présentant tous les visages de l'actrice.
- Epris, angoisé, il s'apprête aux combats et à la mort
- Pierre Delavie, Cote 15,28 l'amour déborde (façade Conciergerie, 19h-7h)
Pour la Nuit Blanche, Pierre Delavie fait disparaitre la façade de l’ancienne résidence royale, dévoilant son architecture intérieure, elle-même complètement renversée. L’eau de la Seine déborde des quais et baigne les ogives du bâtiment.
- Nicolas Buffe, Super Polifilo/Pulcino (Théâtre du Châtelet, 19h-7h)
Pour Nicolas Buffe, les aventures semées d’embûches de Poliphile ne sont pas si différentes de celles de héros comme Super Mario : aussi, on est invité à finir le jeu en 12 niveaux, chaque niveau correspondant à un chapitre du livre retraçant la quête de l'amour de Poliphile !
- Gwenaël Morin, Bruno Perramant (Eglise St-Germain l'Auxerrois, 19h-1h)
Sous les voutes de Saint-Germain l’Auxerrois, Gwenaël Morin s’apprête à épuiser le Sermon sur la Mort et la brièveté de la vie de Bossuet qu’il dira tout au long de la nuit: ce texte, lu devant Louis XIV et la cour du Louvre en 1662, se devait de rappeler aux grands de ce monde la fragilité de leur existence.
- Mel O'Callaghan, going over, going under (Place Dauphine, 19h-02h)
Sur la Place Dauphine, des performeurs tirent inlassablement sur des cordes dans une chorégraphie au mécanisme élémentaire, illustrant ainsi la une métaphore de la condition humaine inspirée par le Zarathoustra de Friedrich Nietzsche, lequel compare l’Homme à une corde qui ne cesse de "passer au-dessus et en dessous" des épreuves qu’il rencontre.
- Anish Kapoor, Descension (Square du Vert-Galant, 19h-7h)
Au bout de l’île de la Cité, Poliphile se retrouve face à une épreuve : un vortex situé sept mètres au-dessous du niveau de la ville, à la pointe du square du Vert-Galant qui vit disparaître les corps des suppliciés de la Saint-Barthélemy, le poète Gherasim Luca et les cendres de Guy Debord
- Mais sur un Pont, des voix étranges l'appellent et le réconfortent
- Matthew Barney, Drawing Restraint 15 (Monnaie de Paris, 20h30-7h)
En proie à l’isolement et aux caprices de la mer, Matthew Barney tente malgré tout de produire de nouveaux dessins à bord du bateau, et on le voit alors réaliser des dessins avec du sang des poissons qu'il pêche.
- Cycle de performance (Ecole nationale supérieure des Beaux-Arts, 20h-2h)
Dans l'Ecole nationale Supérieure des Beaux-Arts, Poliphile comme le visiteur sont happés par une série de phénomènes étranges. Un comédien récite des chansons à des statues indifférentes, un autre s'adresse au public en crachant des flammes.
- Oliver Beer, Live Stream (Pont des Arts, 19h-7h)
Sur le pont des Arts, des voix étranges appellent les visiteurs, et en s'approchant, on réalise que ce sont les poissons qui interpellent les hommes !
- Les esprits de l'eau et des grottes lui révèlent les profonds mystères
- Thomas Teurlai, le Bal des Pompiers (Voie G. Pompidou, 19h-7h)
Au niveau du pont de change, plusieurs jets d’eau qui s’écoulent sur des platines suspendues tentent de purifier oreilles et corps. Accompagné d'effet lumineux de stroboscope qui décompose le mouvement de l’eau, l’ensemble forme une sorte d’émetteur dont les sons aqueux semblent porter des messages indéchiffrables.
- David Douard, Mort Lafayete (Voie G. Pompidou, 19h-7h)
Pour la Nuit Blanche, David Douard rend à la Samaritaine sa fonction première, celle de
pompe installée au XVIIe siècle pour puiser l’eau de la Seine. Sauf qu'au lieu de pomper de l'eau, la fontaine diffuse des poèmes anonymes trouvés sur internet à ceux qui veulent bien les entendre !
- Zad Moultaka, Montée des Ombres (Tunnel des Tuileries, 19h-7h)
Tel Orphée qui descendit aux enfers, les visiteurs poursuivent la quête de Poliphile dans le tunnel des Tuileries, et de 20h à 2h, une pièce musicale à partir des suggestions ressenties sous terre, les premières voix de l’histoire, l’art des origines, l’initiation aux mystères les plus anciens...
- ébranlé, titubant, il poursuit sa quête périlleuse...
- L'Opéra de Paris, les fantômes de l'opéra (Passerelle Senghor, 20h-02h)
Sur la passerelle Senghor, personnages de fiction et éléments de décor sortent de l’écran le temps d’une échappée belle : une horde de chiens, un étrange rideau de scène de l'Opéra Garnier, des performeurs flottants viennent troubler la douceur de la nuit de Poliphile..
- Bridget Polk, Balancing Rubble ans Rocks (Berges, 19h-7h)
Dans notre quête de l'amour, on tombe sur Bridget Polk, qui empile des rochers. Tout comme pour les histoires d'amour, quelques minutes à de longues heures, les empilements de l’artiste américaine contiennent un suspense : combien de temps tiendront-ils en équilibre ?
- Le voici attaqué de toute part, son heure semble venue
- Emmanuel Trousse, Sirènes (Berges - pont de la Concorde, 20h30-3h)
L’appel des sirènes menace Poliphile et le visiteur qui s’approchent de la Seine. Sous le pont de la Concorde, des hommes et des femmes s’avancent tranquillement vers la mer indiff érente avant d’y entrer et d’y disparaître...
- Ryan Gander, sometimes you cannot fight it because you are a part of it (Port du Gros Caillou, 19h-2h)
Dans une histoire contemporaine, Poliphile risquerait d'affronter des zombies pour retrouver son amour. Aussi, sur les Berges de Seine, un plateau de tournage sinistre sans caméra nous plonge dans l'apocalypse post-zombie.
- Alicia Kwade, Die bewegte Leere des Moments (Port du Gros Caillou, 19h-7h)
Tic-tac, tic-tac… L’heure de Poliphile semble être venue port du gros caillou. Une imposante horloge suspendue à une grue se balance comme une épée de Damoclès au-dessus de la tête des visiteurs.
- Heureusement un refuge aimable, des jardins délicieux l'apaisent
- Le Crazy Horse Paris, Muses (Petit Palais, 20h-01h)
Dans le jardin du Petit Palais, une rencontre envoûtante apaise Poliphile. Comme à de nombreuses reprises dans le roman, les nymphes du Crazy Horse viennent en aide à notre héros éprouvé pour le guider et l’émerveiller.
- Loïc Constantin, Gildas Flahault, Benjamin Flao, Argos (Port des Champs-Elysées, 20h-7h)
Sur le port des Champs-Élysées, la performance dessinée à tour de rôle par Loïc Constantin, Gildas Flahault et Benjamin Flao nous entraîne dans un voyage d’encres et de crayons, une cartographie rêvée des mondes terrestres, célestes et maritimes
- Yoann Bourgeois, Hourvari (Port des Champs-Elysées, 20h-02h)
Sur les berges de Seine, le sol tremble sous les pieds du visiteur. Juché sur un plateau tournant, un duo amoureux tente de garder l’équilibre malgré les soubresauts imprévisibles du sol, vers le port des Champs-Elysées...
- Et, son cœur rédimé par d'étranges enchantements
- We love art, Crossing avec OX (Pont des Invalides, dès 23h)
Sur le pont des Invalides, Poliphile traverse un bal futuriste et fait la rencontre d’une machine enchantée par la musique, qui rend visible la musique.
- M.-A. Gillot et Julie Guibert, TU ES (Théâtre des Champs-Elysées, 23h-3h)
Arrivés au Théâtre des Champs-Élysées, le cœur et le corps de Poliphile peuvent enfin être délivrés au son du Boléro de Maurice Ravel. Marie-Agnès Gillot et Julie Guibert y interprètent une partition chorégraphique coécrite avec les prisonniers de la Maison Centrale d’Arles !
- Rodrigo Braga, Mer Intérieure (parvis du Palais de Tokyo, 19h-7h)
En descendant auprès du bassin qui sépare le Palais de Tokyo du musée d’art moderne de la Ville de Paris, le visiteur sur les traces de Poliphile découvre une mer enclavée dont émergent d’imposants rochers, délogés par Rodrigo Braga, ces roches dévoilent l’épaisseur géologique de la capitale jusqu’à ses fossiles les plus enfouis.
- J-M. Ferrari et Estelle Delesalle, L'Ermitage des consolations (Passerelle Debilly, 20h-7h)
C'est Passerelle Debilly que Poliphile a l’occasion de soigner ses sentiments épuisés et maltraités précédemment.
- Cleon Peterson, Endless Sleep (Tour Eiffel, 22h-01h)
Ce samedi 1er octobre 2016, la Tour Eiffel participe à la Nuit Blanche, et invite Cleon Peterson, un artiste américain qui va réaliser une fresque monumentale de 500 m² sur le sol du Parvis. Exceptionnellement, l'accès au 1r étage de la Tour Eiffel sera gratuit, histoire de pouvoir admirer l'œuvre !
- L'entraine vers l'Ile des Cygnes Blancs, mbarqué sur leurs dos gracieux
- Alain Fleischer, autant en emporte le vent (Pont Bir-Hakeim, 20h-7h)
Apparition éphémère et illusoire halo, le visage de Polia pourrait disparaître emporté par le souffle des pales du ventilateur, s'éloigne-t-elle encore?
- M.-A. Gillot, Laurent Derobert et Pascal Quignard, Pas de chœur (Ile aux Cygnes, dès 22h30)
Sur l’île aux cygnes, les visiteurs sont entraînés dans une mystérieuse danse. Inspirés par la chorégraphie que Thésée aurait effectuée en mémoire de sa délivrance du dédale par Ariane, Marie-Agnès Gillot, Laurent Derobert et Pascal Quignard invitent des performeurs à rendre compte avec leurs mains puis leurs corps des tours et détours du labyrinthe.
- Tram / D.C.A, floating ON AIR (Batobus, 21h-23h30 puis 1h-5h)
Parvenus à la pointe de l’île aux Cygnes, des bateaux nous attendent pour enfin rejoindre Polia : ces navettes fluviales sont l'occasion d"écouter le programme nomade de radio BAL, la radio développée par l'Ecole nationale supérieure des beaux-arts de Paris.
- Il glisse vers les jardins sonores où l'espère la nymphe brûlante
- Thylacine et Tobias Rehberger, paysage vu à travers un point d'observation (Parc de l'Ile Saint-Germain, 19h-7h)
Point final de la traque de Polia, une révélation au parc départemental de l'île Saint-Germain à Issy-les-Moulineaux, où on retrouvera une installation immersive pensée par le musicien Thylacine et l'artiste Tobias Rehberger : et si Polia était un visage de la liberté, un aperçu du Grand Paris?
Selon Jean de Loisy, le parcours se réalise en deux heures environ, et du coup, on peut profiter de la Nuit Blanche pour visiter (le plus souvent gratuitement) les muséees qui participent à l'opération, mais aussi des galeries et pourquoi pas aller se promener en Ile de France grâce au dispositif de transports mis en place par le STIF !
Pour plus de bons plans Nuit Blanche 2016 :
Pour plus de bons plans Nuit Blanche 2016 en Ile de France: