Nabil Ayouch, auteur de l'excellent Much Loved qui fut sélectionné à la Quinzaine des Réalisateurs en 2015, revient au Festival de Cannes 2024, cette fois-ci en section Cannes Première, avec Everybody loves Touda.
Le film Everybody Loves Touda sera diffusé en salle à partir du 18 décembre 2024.
Synopsis : Touda rêve de devenir une Cheikha, une artiste traditionnelle marocaine, qui chante sans pudeur ni censure des textes de résistance, d’amour et d'émancipation, transmis depuis des générations. Se produisant tous les soirs dans les bars de sa petite ville de province sous le regard des hommes, Touda nourrit l’espoir d'un avenir meilleur pour elle et son fils. Maltraitée et humiliée, elle décide de tout quitter pour les lumières de Casablanca...
Touda rêve de devenir une cheikha, une artiste traditionnelle marocaine qui chante sans pudeur ni censure des textes de résistance, d’amour et d'émancipation, transmis depuis des générations. L’art des cheikhates, c’est de chanter la Aïta, une poésie orale populaire inventée au 19e siècle qui fut ensuite frappée d’interdit en raison de la trop grande liberté de mœurs et de ton de ces femmes.
En attendant d’y parvenir, Touda se contente de chanter de la variété dans des mariages et des bars de sa petite ville de province. Elle doit combattre, soir après soir, le regard et les mains baladeuses d’hommes saouls qui salissent tout, franchissant sans relâche les frontières que la chanteuse tente d’imposer à son auditoire.
Lassée de devoir vendre son âme pour quelques dirhams lancés à ses pieds, et peu de temps après un viol collectif subi au cours d’une prestation en pleine nature (la première scène du film, déchirante), la jeune femme rêve de voir son nom en haut de l’affiche et décide de partir pour la grande ville, à Casablanca.
Pour incarner cette femme forte, Nabil Ayouch a choisi l’actrice marocaine Nisrin Erradi qui ensorcelle l’écran. Tour à tour femme fatale, femme humiliée et mère courage (elle s’occupe seul de son petit garçon sourd-muet), Touda est surtout une femme libre dans cette société marocaine contemporaine encore et toujours gouvernée par le patriarcat.
Véritable esthète dans l’art de filmer les corps, Nabil Ayouch nous offre de nombreuses scènes de danse fiévreuses, avec comme second personnage principal du film, la musique marocaine qui remplit l’espace et réconforte l’âme. Sortie du fond de ses entrailles, la voix de Touda invoque, dans la douleur, la liberté dont elle rêve. Un merveilleux portrait de femme qui nous fige sur place, comme un cri dans la nuit.
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