Jusqu’au 14 octobre et depuis le 5, la Trisha Brown Dance Company, orchestrée par la chorégraphe américaine Trisha Brown sera présente sur la scène du Théâtre Chaillot.
Au cœur de cette courte, mais intense soirée de danse, le
Théâtre National de Chaillot vous propose de découvrir quatre courtes créations de la chorégraphe américaine. Deux anciens programmes de 1978 et 1989, une première européenne et une création Chaillot vous transporteront dans l’univers post-moderne de cette artiste reconnue et admirée.
Le
Théâtre de Chaillot est plein et attend avec impatience cette « retrospective ». Avec ces quatre pièces, novices ou confirmés apprécieront avec grand plaisir l’univers créatif de Trisha Brown.
Une émotion certaine émane des ces quatre tableaux, plus ou moins longs, de la grâce et la beauté des corps. Vous vous laisserez ainsi emporter par un décor totalement épuré, qui vous donnera une impression aérienne, par ces musiques presque inexistantes, ces bruits de fond, qui vous plongeront dans un hypnotisme fulgurant.
Au sein des quatre tableaux, on retrouve un style très new-yorkais de danse post-moderne avec un registre contemporain mêlé à des mouvements très classiques qui donnent une harmonie, une fluidité et une pureté, comme si le temps n’existait plus.
Le décor, extrêmement minimaliste sur tous les tableaux, laisse libre court aux mouvements des danseurs au physique atypique. Les costumes épousent les mouvements des corps pour jouer encore et toujours avec le vent (tout comme la scénographie)…il faut savoir que Trisha a réussi son rêve premier au sein de ce spectacle celui de " voler ".
La pureté du corps humain est mise en scène dans le premier tableau,
Watermotor, avec Neal Beasley, danseur mis à l'honneur au cour du spectacle entier, une chorégraphie datant de 1978. En guise de musique, on entend les bruits de ses pas, les bruits de son corps, de ses mouvements, apportant à ce solo très court d’une extrême fluidité et pureté, une très grande sensualité.
Le second tableau,
Les Yeux et l’âme, présenté pour la première fois en Europe, met en scène deux danseuses, volant, telles des marionnettes, au dessus de la scène. Notre regard les suit au gré de leurs pirouettes délicates dans les airs. Prennent ensuite la relève quatre couples de danseurs, vêtus de tenues aux allures gréco-romaines qui s’entremêlent, s’entrechoquent. Sous une apparence de bric-à-brac sans véritable symétrie, les gestes et chaque mouvements est malicieusement millimétrée pour une parfaite harmonie des actions, toujours légères et délicates.
Le troisième tableau, intitulé
Opal Loop/Cloud, Installation, offre une vision des plus oniriques. Rythmée par les bruits d’une épaisse fumée blanche qui s’installe sur la scène, les quatre danseurs, chacun vêtu différemment, laissent entièrement parler leur corps. Une fois encore, la concordance n’existe pas. Les artistes sont livrés à leurs propres émotions, qui se complètent. Ce fond sonore mécanique d’un appareil à fumer habille la pièce, et rend l’univers presque dramatique, extrêmement aérien.
Le quatrième et dernier tableau, le plus long, intitulé
I’m going to toss my arms – if you catch them, they’re yours, est la création Chaillot. Sur scène, des ventilateurs jouent le rôle d’accompagnateurs, dans cet espace froid et sans musique, avant de se rendre compte de la présence progressive d’une mélodie jouée au piano, dans le fond de la scène, presque invisible. Les danseurs, premièrement tous vêtus de blanc, finissent par retirer pas à pas leurs vêtements, afin d’offrir aux spectateurs un défilé de couleurs.
Trisha Brown Dance Company, au Théâtre National de Chaillot jusqu’au 14 octobre prochain à 20h30.
Relâche le 9 et 10 octobre.
Crédit : Van Meer