"On doit faire beaucoup plus, parce que ce sont nos Jeux, à la maison, on est attendu". Voilà le message adressé lundi 13 septembre 2021 aux athlètes français par le président de la République Emmanuel Macron. Reçus au palais de l'Élysée par le chef de l'État afin d'être décorés, les sportifs médaillés des Jeux olympiques et paralympiques de Tokyo 2021 n'ont pas récolté qu'honneurs et louanges. Et pour certains sportifs, l'avertissement du chef de l'État ne passe pas.
Interrogés par Libération, des athlètes tricolores haussent également le ton et pointent du doigt le manque de moyens évident pour atteindre les objectifs affichés par le président Macron en vue des JO de Paris 2024. "C'est comme si on voulait monter une multinationale et qu'on balance un million. C'est pas un peu d'argent qui manque, c'est un gros investissement", affirme Mickaël Maxem dans les colonnes du quotidien. Avant de souligner que pour avoir des résultats aux JO, ce n'est pas l'affaire de quelques mois, mais de plusieurs années. "Cinq ou sept ans en arrière, certains pays comme la Chine, le Japon ou les États-Unis n'existaient pas sur les compétitions. Maintenant, il font un podium à chaque fois", explique celui qui est arrivé 5e à la finale d'escalade aux derniers JO de Tokyo.
Même son de cloche pour le gymnaste Samir Aït-Saïd, dernier porte-drapeau de l'équipe de France et malheureux 4e à la finale des anneaux de Tokyo. "Si on voulait changer tout un système, est-ce qu'on ne s'y prend pas trop tard ? Si on veut faire 80 médailles, ne fallait-il pas mettre un peu les moyens ?", s'interroge l'athlète dans les colonnes de Libération. Avec le nouveau plan "Ambition bleue" de l'Agence nationale du sport, "on passe d'une logique d'évaluation de potentiel à une logique de résultat", précise Ludovic Royé, président de l'association des directeurs techniques nationaux.
Aussi, le président Macron a été clair lors de son discours : il faut désormais "préparer" les JO de Paris 2024 du mieux possible, en allant chercher le maximum de médailles. Environ une centaine d'athlètes médaillés lors des dernières olympiades nippones -tous n'ont pas pu venir en raison de calendrier chargés- recevait lundi 13 septembre d'autres titres honorifiques : la Légion d'honneur ou l'Ordre national du mérite. L'occasion pour le chef de l'État de féliciter les médaillés, mais également de rappeler la vache maigre du bilan des médailles : à peine 33 médailles glanées à Tokyo, quand l'équipe de France en avait ramené 42 de Rio.
D'ailleurs, Emmanuel Macron a directement donné le ton lors de son discours. "Le bilan n'est pas tout à fait celui que nous attendions", confesse le président. Avant de se projeter en 2024 à Paris. Des Jeux "à la maison", qu'il faut dès maintenant "préparer". "Le succès des Jeux ce sera le succès de nos sportifs car ça marche comme ça", explique-t-il.
Devant la maire de Paris Anne Hidalgo et la présidente de la région Île-de-France Valérie Pécresse, toutes deux candidates à l'élection présidentielle de 2022, le chef de l'État a passé en revue les meilleurs moments des JO de Tokyo. En 2024, l'objectif est d'intégrer le "top 5" des nations olympiques au classement des médailles, notamment grâce à l'État. Il faut maintenant "concentrer nos efforts sur les disciplines à fort potentiel", indique le président. Rendez-vous en 2024...
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