Gelitin, La Louvre-Paris au Musée d’art moderne de la ville de Paris du 12 mars au 4 mai.
Déjantée, délurée exubérante et plutôt "trash" l’exposition du collectif autrichien Gelitin (ex Gelatin) est surprenante.
Les artistes ont investi, ou plutôt envahi tout l’espace du musée d’art Moderne, de ses réserves jusqu’à ses gardiens, pour rejouer l’espace et les services du Louvre. Cette invasion s’effectue en une déferlante de formes, d’images, de matières et d’odeurs qui s’affichent sans complexe sur les murs de l’institution muséale. Avec « La Louvre-Paris », ils proposent une version décomplexée de la culture et du poids de l’histoire de l’art. Et pourtant, dans la parodie, on décèle un hommage libre et humoristique aux multiples œuvres du Louvre (Les ruines romaines, les différents visages de la Joconde ...)
Sans contrainte, prolifique, en expansion et participatif, l’art des Gelitin n’est pas sans rappeler leurs prédécesseurs viennois, les Actionnistes. Ce n’est plus le même contexte historique et les intentions diffèrent totalement, mais ils traitent avec autant de liberté et de provocation les corps et les matières dans leurs œuvres. Tout en développant une esthétique de la récupération dans leur travail, par la procédure du recyclage, ils interrogent les critères d’appréciation de l’art. Portant une réflexion sur la valeur de jugement du beau dans l’art contemporain. En tout cas les Gelitin n’ont pas oublié la notion de plaisir dans leur processus de création ! Une intéressante comparaison est à faire avec l’exposition du palais d’en face (de Tokyo) où deux visions de l’art s’exposent. La compréhension et l’interprétation de l’histoire de l’art se lisent avec libération et provocation chez les Gelitin et avec « science-fiction » et citations chez Gréaud. A vous de voir ce qui vous touche le plus.