Fermeture des salles de concerts, de spectacles et des musées, annulations de très nombreux événements et festivals… avec la propagation du coronavirus dans le pays, le monde culturel a souffert pendant plus d'une année, avec des conséquences sur l'activité des intermittents du spectacle ainsi que les salariés du secteur culturel.
Pour les aider dans cette difficile épreuve, le gouvernement a annoncé plusieurs mesures exceptionnelles. Dévoilées dans un communiqué publié le jeudi 19 mars 2020 par la ministre du Travail, Muriel Pénicaud et l'ancien ministre de la Culture, Franck Riester, ces mesures ont pour objectif d’aider au mieux les artistes et techniciens qui sont aujourd’hui dans l’incapacité de travailler.
On apprend notamment que le gouvernement a décidé de ne pas prendre en compte dans le calcul de la période d’ouverture des droits et celui des indemnisations des intermittents du spectacle, les semaines à partir du 15 mars 2020.
Le communiqué officiel précise que les ministères ont ainsi choisi « de neutraliser la période démarrant le 15 mars et s’achevant à la fin du confinement de la population française ».
On rappelle que les intermittents ont des droits calculés sur une période de 12 mois. Pour toucher leur régime d’allocations chômage, ils doivent ainsi travailler au moins 507 heures durant 365 jours. Avec la crise sanitaire et l’annulation des spectacles et concerts, les intermittents auront donc du mal à réaliser ces heures nécessaires pour obtenir leurs droits.
Cette mesure exceptionnelle mise en place par les deux ministères concerne également « le calcul et versement des indemnités au titre de l’assurance chômage pour les intermittents et autres salariés (contrats courts…) du secteur culturel, afin que les personnes arrivant en fin de droits pendant cette phase de l’épidémie puissent continuer à être indemnisées. »
Cette mesure, communément appelée "année blanche", est prolongée jusqu'à la fin du mois de décembre 2021. En 2022, le gouvernement devrait mettre en place de nouvelles aides pour accompagner la reprise d'activité des 120 000 professionnels du spectacle vivant. « Ces mesures vont permettre à ceux qui, faute de périodes travaillées suffisantes, ne parviendraient pas à renouveler leurs droits aux allocations et, donc, à bénéficier de l'accès à une indemnité pendant toute l'année 2022 », précisent les ministères de la Culture et du Travail dans un communiqué commun relayé par le Figaro.
Un volet d'aides spécial sera mis en place pour les jeunes, qui doivent effectuer 507 heures de travail sur douze mois pour pouvoir prétendre au titre d'intermittent. Les moins de 30 ans bénéficieront d'une mesure temporaire : l'abaissement du seuil d'heures travaillées à 338 heures. De plus, un dispositif d'aide à l'emploi de 30 millions d'euros va être débloqué.
La CGT Spectacle a salué ces décisions gouvernementales tout en soulignant que la prolongation de l'année blanche (qui devait prendre fin au 31 août 2021) va entraîner une « nouvelle baisse d'indemnisation pour celles et ceux qui n'auront pas ou très peu travaillé du fait des interdictions depuis mars 2020 ».
Le gouvernement, lui, compte sur le déconfinement et la reprise des activités culturelles pour relancer l'économie du spectacle vivant.