Voilà une nouvelle qui devrait mettre un peu de baume au cœur des Franciliens : la qualité de l'air s'est bel et bien améliorée en Ile-de-France, grâce au confinement.
Pour rappel, juste après l'annonce du confinement, la qualité de l'air ne s'était pas du tout améliorée à Paris; un pic de pollution aux particules fines s'était même invité au dessus des toits et dans les rues, malgré la disparition d'une grande partie des voitures et autres engins motorisés. La faute à la météo, expliquait alors Airparif, l'organisme de surveillance de la qualité de l'air en Ile-de-France, courant mars.
Fort heureusement, la tendance s'était rapidement inversée. Vendredi 15 mai, Airparif publie un nouveau rapport qui démontre qu'entre le 17 mars et la fin du mois d'avril, soit les dates du confinement à quelques jours près, la pollution a nettement baissé, notamment en dioxyde d'azote, émis par le trafic routier. La chute a atteint 20% à 35% selon les semaines et jusqu’à 50% en bordure des axes routiers, indique Airparif dans son dernier rapport.
Concernant les particules fines, le bilan est moins positif, ces dernières ne résultant pas uniquement du trafic routier mais aussi du chauffage, de l'agriculture et de la météo. Un dépassement du seuil d’information aux particules a même été enregistré par Airparif le 28 mars dernier, en grande partie dû à l'agriculture (32%), et dans une moindre mesure au chauffage au bois (6%) et au trafic routier (6%).
"L’impact est moindre pour les particules (PM10 et PM2,5), avec une diminution de -7 % qui s’explique par une influence forte de conditions météorologiques défavorables et par des sources d’émissions plus nombreuses, et pas seulement locales", indique ainsi Airparif.
L’organisme a également étudié la présence dans l’air de particules ultrafines à Paris (qui peuvent être aussi petites qu’une molécule d’ADN). Et là encore, le confinement a été bénéfique : les relevés mettent "en évidence une baisse de l’ordre de -30 % pour ce type de particules, dont les émissions sont principalement liées au trafic (routier, aérien) dans les agglomérations." La chute est "encore plus importante sur la gamme des particules ultrafines les plus petites, à savoir inférieure à 20 nanomètres, avec une baisse de l’ordre de 50%."
Maintenant que le déconfinement a commencé en France, Airparif indique qu’elle va "évaluer les conséquences sur la qualité de l’air du déconfinement, avec des évolutions qui sont plus progressives que lors du confinement, qui a été soudain. Une attention particulière sera portée sur les conséquences de la hausse du trafic routier, première source de pollution de l’air en Ile-de-France et qui augmente progressivement depuis une dizaine de jours sans pour autant avoir retrouvé à ce jour la même intensité qu’avant le confinement."