Ce jeudi 28 mai, Edouard Philippe a présenté les mesures concernant la seconde phase de déconfinement. « Chacun peut commencer à réserver ses vacances », a indiqué la ministre de la Transition écologique lors de l’émission Questions politiques sur France Inter, en partenariat avec Le Monde et France Télévisions. « Dès maintenant, on peut réserver ses vacances pour le mois de juillet, pour le mois d’août », a poursuivi Elisabeth Borne.
Et de préciser qu'il faut "organiser ses vacances en France" plutôt qu'à l'étranger : "Les frontières avec l'espace hors Schengen restent très contrôlées. On n'invite absolument pas les Français à envisager des vacances à l'étranger" a-t-elle indiqué, tout en expliquant, au sujet de l'Espagne sur laquelle elle était interrogée, qu'elle ne conseillait pas "aux Français de réserver des vacances en Espagne aujourd'hui".
Malgré cet avertissement, Edouard Philippe a affirmé que les frontières intérieures à l'Europe rouvriront à partir du 15 juin 2020. « Les déplacements en Europe seront donc possible dès la mi-juin, si la situations sanitaire le permet, sans quatorzaine pour les voyageurs en provenance de pays européens. »
La réouverture des frontières de l'espace européen aux pays non-européens sera décidée de manière commune par les pays européens dans le courant du mois de juin. La décision sera harmonisée et la décision des pays qui souhaitent garder leurs frontières fermées sera respectée.
Le gouvernement continue d'encourager les Français à rester en France pour leurs vacances. Les familles sont invitées à réserver les places des enfants dans les camps de vacances et les camps de plein air. La réouverture progressive des restaurants, des cafés, des piscines, des hôtels et de nombreux autres lieux devrait motiver les futurs vacanciers à faire de nouveaux plans pour cet été.
Jeudi 14 mai dernier, Edouard Philippe avait assuré que tous les Français pourraient partir en vacances en juillet et en août, partout en France et dans les outre-mer si les conditions sanitaires le permettaient. Des mesures de remboursement intégral sont mises en place dans le cas où les réservations devraient être finalement annulées. Ce 19 mai, Jean-Baptiste Djabbari a aussi confirmé que ce sera le cas, y compris en outre-mer.
Pour les foyers les moins aisés, le gouvernement souhaite mettre en place un plan de tourisme social. « Nous voulons faire en sorte que tous ceux qui ont vécu dans des conditions parfois les plus dures le confinement, puissent avoir un accès plus facile à des placements, à des voyages, à des opérations de tourisme social », a affirmé Edouard Philippe. Les modalités pour accéder à ce plan devraient être communiquées dans les semaines qui arrivent.
Très prisés par les Français, les campings posent pas mal de problèmes dans l'optique d'un déconfinement, brassant en général beaucoup de monde. C'est pourquoi fin avril, les professionnels du secteur se sont entretenus pour présenter un "plan camping" proposant de nombreuses mesures pour faire respecter les consignes de sécurité, comme une limitation du nombre d'enfants dans les aires de jeux, une distanciation physique pour l'accès au lavabo ou encore moins de service pour amoindrir les risques de contamination. Le port du masque devrait aussi faire partie des propositions soumises aux instances.
Un "plan camping" qui se divise en trois phases, comme l'expliquait Nicolas Dayot, président de la Fédération nationale de l'hôtellerie de plein air, à nos confrères de BFMTV : "La première phase, à partir de mi-mai, permettrait une ouverture minimale assez restrictive. Pas d'animation, de restauration ou d'accès aux piscines et un nombre de campeurs limité", explique-t-il. Et de poursuivre : "La deuxième phase, que l'on souhaite pour mi-juin, serait un intermédiaire et permettrait notamment d'ouvrir les piscines extérieures mais toujours sans animation. Enfin dans une troisième phase, tous les services seraient proposés mais avec toujours une grande vigilance apportée aux précautions sanitaires".
Et de préciser à nos confrères de BFMTV que les campings doivent rouvrir vite pour "envoyer un signal fort". "Ce sont des espaces grands, en extérieur qui proposent des hébergements individuels et indépendants qui sont tout à fait conciliables avec les règles de distanciation. Quant aux sanitaires, nous avons déjà des procédures de nettoyage que nous pouvons renforcer" explique également Nicolas Dayot.
Du côté des hôtels, on réfléchit également à une sortie de crise à travers une charte, en cours de conception, afin de garantir la sécurité sanitaire des clients. Une charte qui propose déjà quelques pistes, comme un temps de repos entre chaque réservation pour pouvoir désinfecter l'intégralité des recoins des chambres. "La désinfection de toutes les surfaces, télécommande et poignées de porte, se ferait après le départ du client", explique ainsi Laurent Duc, président de la branche hôtellerie de l'Union des métiers et des industries de l'hôtellerie, à nos confrères de BFMTV. Il poursuit : "Et le ménage le lendemain, afin que le linge sale ne soit pas en contact avec les draps et serviettes propres".
Tout ce qui n'est pas utile à la chambre, et qui pourrait être vecteur du virus, comme les coussins et autres draperies seraient retirés. Les taies d'oreiller doublées et autres taies de lit en tissus seraient recouvertes d'un tissu "lavable". Du gel hydroalcoolique serait également mis à disposition des clients dans chaque chambre, et le room service serait privilégier, avec des plateau repas intégralement hermétiques.
Une autre difficulté s'ajoute à la crise actuelle, à savoir que si l'on est autorisé à partir en vacances en France, pourra-t-on prendre le train ou l'avion ? Du côté du secteur des transports, on est un peu dans le flou...
Concernant les trains, Jean-Pierre Farandou, le nouveau PDG de la SNCF a indiqué à nos confrère de RTL qu'il espérait "arriver à 100 % des TGV au début de l'été", ce qui semble de bonnes augures pour les vacanciers voulant privilégier le ferroviaire. En revanche, pour le secteur aérien, c'est une autre paire de manche, comme l'expliquait Didier Arino, responsable du cabinet Protourisme à nos confrères de CNEWS : "Il y aura très peu de transports aériens cet été. Les compagnies prévoient 50 % de leur capacité par rapport à avant, et ce dans cinq mois", a-t-il indiqué.