Les 85 000 salons de coiffure de France se préparent à rouvrir leurs portes à compter du 11 mai prochain. En effet, lors de son allocution du 13 avril dernier, le chef de l'Etat Emmanuel Macron a indiqué une reprise partielle de certaines activités à cette date, excluant les "hôtels et les restaurants" mais sans citer les salons de coiffure.
Ainsi, Marc Aublet directeur général de Provalliance qui regroupe une douzaine d'enseignes de coiffures (Franck Provost, Jean-Louis David, Saint Algue) déclarait-il à BFM : "La coiffure ne fait pas partie des activités citées par le président, donc on en déduit qu’on rouvre le 11 mai, mais à ce stade on en sait pas plus que ça. C’est d’ailleurs un souhait très vif, on se prépare depuis plusieurs semaines."
Mais alors, comment s'assurer de respecter les gestes barrière qui doivent être appliqués pour empêcher la propagation du Coronavirus, alors même que la coiffure nécessite un contact long et rapproché ?
Et bien le Conseil National des Entreprises de Coiffure (CNEC) présidé par Franck Provost ainsi que l'Union Nationale des Entreprises de Coiffure (UNEC) dont le président Bernard Stalter est mort le 13 avril dernier du Coronavirus, les deux principaux syndicats de la coiffure, se réunissent régulièrement par visioconférence avec leurs fournisseurs et leurs partenaires pour préparer la reprise de l'activité en toute sécurité.
Ensemble, ils ont travaillé sur un cahier des charges, sorte de "fiche métier" rédigée afin de limiter les risques de transmission, qui a été envoyée le 23 avril aux services du gouvernement. La fiche sanitaire, qui doit encore recevoir le feu vert des autorités, devrait être révélée très prochainement par le gouvernement.
Parmi les mesures débattues par les syndicats, la désinfection encore plus stricte qu'à l'accoutumée des ciseaux, des peignes, des brosses, des bacs, des fauteuils, des sols et des poignées, qui seront aseptisés entre chaque client; des sprays et des lingettes désinfectantes mises à disposition des coiffeurs et des blouses jetables pour les clients; des commandes de gels hydro-alcooliques, de gants, de masques, voire de visières de protection pour les salons...
Les salons vont également, dans la mesure du possible, laisser un fauteuil vide entre chaque client, et mettre en place des systèmes de prises de rendez vous en ligne afin d'éviter tout attroupement lors de la réouverture des salons de coiffure. L'élargissement des horaires d'ouverture est également à l'étude selon les syndicats et les fédérations, afin d'espacer les rendez-vous et accueillir chaque client dans les meilleures conditions d'hygiène possibles.
Autres points étudiés, l'obligation de shampooing par mesure d'hygiène, l'interdiction de tailler la barbe des hommes (une opération impossible sans masque), et la disparition des petits plaisirs liés au passage chez le coiffeur, comme la mise à disposition de magazines, ou encore le café offert par la maison, amenés à disparaitre un temps.