Le Ramadan, qui dure du 23 avril au 23 mai 2020, sera bien différent cette année pour tous ceux qui le respectent. Ce mois très important pour les musulmans est terni par le confinement et les interdictions de se rassembler, sous peine de se faire contaminer par le Covid-19. Plusieurs musulmans de France nous ont raconté comment ils se préparent pour ce Ramadan confiné.
C'est une situation inédite et difficile que certains musulmans se préparent à affronter. Pour Amina, maman de deux jeunes enfants, la Ramadan va connaître de petits aménagements cette année. « On mangera plus tôt que l'an passé, à 21h. Ce qui me fait peur, c'est d'être enfermée et de ne pas pouvoir boire ni manger : ça ressemble à un film d'horreur ! »
La jeune maman s'attend également à ce que la pression de la gestion des enfants s'ajoute à celle de ce mois religieux. En effet, s'occuper des enfants et de leurs cours, continuer ses propres études et gérer la fatigue du jeûne ne facilitent pas le quotidien. Jusqu'à présent, Amina avait prit l'habitude de faire des gâteaux, qui faisaient autant plaisir à ses petits qu'à elle. Elle doit désormais attendre le soir pour profiter de ces douceurs et de leurs bienfaits sur son moral.
Anas se préparait déjà à vivre un Ramadan différent des autres. Ce jeune étudiant en école de commerce a quitté la Réunion pour continuer ses études à Paris. « C'est une situation inédite mais de mon côté, j'avais déjà prévu des changements. C'est la première fois que je fais le Ramadan seul, sans ma famille. Confinement ou pas, je n'aurais pas pu les retrouver pour le faire avec eux cette année », explique t-il.
Selon Anas, le Ramadan, c'est avant tout un moment de partage, de bienveillance et de générosité. « D'habitude, on se retrouve pour rompre le jeûne ensemble, en famille. On partage la nourriture et des moments forts. Cette année, c'est ce qui me manquera le plus ». La fermeture obligatoire des mosquées complique également les prières, qui rythment les journées de ce mois religieux.
Pour Bouchra également, le Ramadan est synonyme d'entraide et de partage : « plus encore que d'habitude, les prières sont importantes. On remercie le Bon Dieu pour sa miséricorde. Le jeûne, ça nous permet de nous mettre à la place de ceux qui n'ont pas à manger tout au long de l'année. Pendant le Ramadan, on se montre reconnaissant de ce que l'on a et on fait l'aumône à ceux qui en ont besoin ».
Habituellement, la mosquée où se rend Bouchra s'organise pour aider les plus pauvres : tout le monde peut apporter un plat à partager avec ceux qui n'ont pas de quoi manger. Cette année, les lieux de culte étant tous fermés, Bouchra ne sait pas sous quelle forme cette entraide va voir le jour. De son côté, elle a prévu d'apporter des tartes à ses voisines et amies, « pour les remercier de leur gentillesse et des services qu'elles m'ont rendus ».
Bouchra et sa famille respecteront le jeûne et les prières comme ils le font habituellement, mais sans sortir de chez eux. Ils espèrent en revanche que la levée du confinement le 11 mai leur permettra de fêter la fin du Ramadan avec leurs proches et les autres membres de la mosquée.
Les autorisations de rassemblement semblent incertaines, même après le déconfinement. « On ne sait pas si on pourra rejoindre notre famille au Maroc ou si on pourra fêter la fin du Ramadan en groupe après le 11 mai. Ce sont des moments forts, importants, mais les informations n'arrivent qu'au fil de l'eau. Cette année, le Ramadan nous permettra surtout de nous recentrer sur nous-même, pour trouver des moyens de s'améliorer et de se rapprocher de Dieu », conclut Bouchra.
Pour effectuer le Ramadan en toute sécurité, vérifiez les conseils et les recommandations de l'Organisation Mondiale de la Santé. Retrouvez également le calendrier des prières de votre ville. Sortiraparis souhaite un très bon Ramadan à tous les musulmans !
Dates et Horaires
Du 23 avril 2020 au 23 mai 2020