Bientôt la fin des travailleurs européens au Royaume-Uni ? En conséquence du Brexit, entré en vigueur le 31 janvier dernier, le parlement britannique a adopté lundi 18 mai la réforme de l'immigration mettant fin à la libre circulation des ressortissants de l'Union Européenne sur son territoire. Une loi effective dès 2021, interdisant l'immigration des citoyens de l'espace économique européen, comprenant également, en plus de l'Union Européenne, l'Islande, la Suisse, le Lichtenstein et la Norvège.
Une interdiction que tente tout de même d'assouplir le Premier ministre, Boris Johnson, en présentant un projet de visa à points, similaire à celui mis en place par l'Australie, pour les travailleurs exerçant une profession hautement qualifiée, leur permettant ainsi dès 2021 de venir travailler au Royaume-Uni. "Ce projet de loi va jouer un rôle essentiel dans nos plans de relance" explique ainsi la ministre de l'Intérieur Priti Patel. Et de poursuivre sur le visa à point en expliquant qu'il s'agira d'un "système plus cohérent, plus juste et plus simple qui attirera les personnes dont nous avons besoin pour que notre pays surmonte la crise du coronavirus, qui jettera les bases d’une économie productive à hauts niveaux de salaires et de qualifications".
Qui pourra donc avoir accès à ce visa ? Là également, quelques précisions ont été fournies : ainsi, ces visas seront réservés, comme nous l'expliquent nos confrères de Courrier International, "aux personnes titulaires d’un diplôme équivalant au moins au A-Level britannique (diplôme de fin d’études secondaires), ayant un bon niveau d’anglais, disposant d’une promesse d’embauche et d’un salaire annuel minimum de 25 000 livres sterling (soit 28 000 euros)".
La ministre de l'Intérieur a également indiqué qu'une procédure de visa accéléré sera mise en place pour le personnel médical (médecins, infirmiers, etc.). Et pour cause : selon nos confrères de BFMTV, près de 13% des salariés du NHS (le National Health Service, le système de santé du Royaume-Uni) étaient étrangers. Une réforme qui ne devrait en revanche pas concerner l'Irlande, en vertu d'un "accord de libre circulation antérieur à l'adhésion des deux pays à l'UE en 1973".