Ce lundi 8 juin 2020, le ministre de l'Intérieur s'est exprimé et a annoncé des mesures pour contre les violences policières. Il indique alors une suspension systématique envisagée pour chaque soupçon avéré de racisme au sein des forces de l'ordre, l'abandon de la méthode "de l'étranglement", le port visible du numéro de matricule ainsi qu'un renforcement de l'usage de caméra-piétons.
Une semaine après le décès de George Floyd qui a suscité une vague de colère aux États-Unis, en France une manifestation s'était tenue à Paris réclamant justice pour Adama Traoré. Devenue un symbole de la lutte contre le racisme et les violences policières, l'affaire Adama Traoré revient régulièrement dans l'actualité depuis le décès en 2016 de l'homme de 24 ans. Le 2 juin 2020, les résultats d'une contre-expertise demandée par la famille sont tombés : ils indiquent que le plaquage ventral que les forces de police ont exercé sur Adama Traoré lors de son interpellation aurait conduit à la mort de ce dernier.
Tandis que sur instagram, les fils d'actualités se sont parés de noir en hommage aux victimes, plusieurs milliers de manifestants se sont alors réunis à Paris pour protester face au Palais de Justice. Au lendemain de ces évènements, le ministre de l'Intérieur, Christophe Castaner, s'est exprimé sur la question des violences policières. Face au Sénat, il défend une opinion publique favorable vis-à-vis des forces de l'ordre en France en indiquant que "la réalité ne se fait pas sur les réseaux sociaux".
Néanmoins, il annonçait également une volonté d'intransigeance face aux abus des autorités françaises précisant que "L'exigence que nous avons vis-à-vis des policiers qui fauteraient, c'est garantir la sérénité du travail de l'ensemble de la police et de la gendarmerie, garantir la défense de cette police républicaine qui, au quotidien, combat le racisme, combat l'antisémitisme". Il promet alors que "chaque faute, chaque excès, chaque mot, y compris des expressions racistes" devrait faire l'objet d'une enquête, d'une décision, d'une sanction.
Plus tard cette même semaine, le média Street Press dévoile l'existence d'un groupe privé sur Facebook au sein duquel des membres des forces de l'ordre tiendraient des propos racistes. Ce vendredi 5 juin 2020, selon des informations de l'AFP, le ministre de l'Intérieur aurait pris connaissance du scandale et aurait saisi la justice. Une source qui ferait partie de l'entourage du ministre aurait alors indiqué : "S'ils sont avérés, ces propos inacceptables sont de nature à porter gravement atteinte à l'honneur de la police et de la gendarmerie nationales, dont les hommes et les femmes sont engagés au quotidien pour protéger les Français, y compris contre le racisme et les discriminations. C'est pourquoi le ministre de l'Intérieur a décidé de saisir le procureur de la République"