"Tout ne peut pas être décidé si souvent à Paris". Tel est le nouveau crédo, post-confinement, du président de la République Emmanuel Macron. Au cours de son allocution télévisée du dimanche 14 juin, le chef de l'Etat a présenté parmi d'autres annonces les premiers contours du "nouveau chemin" qu'il compte donner à l'organisation du pays. Nouvelle répartition des "responsabilités" entre les territoires, autonomie plus importante des collectivités, le croquis d'une décentralisation commence à se dessiner pour l'exécutif.
C'est là toute l'importance du "troisième axe" que le président Macron espère mettre en place d'ici la fin de son quinquennat, soit avant 2022. S'il n'a pas utilisé le terme "décentralisation", qu'il juge trop vague pour le grand public, le président de la République a souligné qu'il comptait "ouvrir une page nouvelle donnant des libertés et des responsabilités inédites à ceux qui agissent au plus près de nos vies". À commencer par les maires et les collectivités territoriales, que Macron a tenu à féliciter pour leur rôle dans la lutte contre le virus.
Un projet politique déjà sur la table des projets de lois en préparation, puisque l'exécutif commence ses consultations en recevant les représentants des collectivités territoriales dès le 15 juin, soit au lendemain de l'allocution présidentielle. La nouvelle ossature souhaitée par le gouvernement devrait englober l'esprit de la loi des "3D" : décentralisation, déconcentration, différenciation. Concrètement, le chef de l'Etat a appelé à "libérer la créativité et l'énergie du terrain", avec la possibilité de donner "des libertés et responsabilités inédites" autant aux maires qu'aux différentes strates des collectivités territoriales.
Pour l'heure, aucun autre détail concernant les mesures concrètes bientôt en vigueur n'a fuité, même si tout ces éléments ouvrent la voie à une "nouvelle génération de la décentralisation" comme l'a nommé le président du Sénat, Gérard Larcher. Ce dernier doit d'ailleurs remettre un rapport à ce sujet avec le concours de Richard Ferrand et Patrick Bernasconi, les présidents de l'Assemblée Nationale et du Conseil économique, social et environnemental, avant la prochaine étape du déconfinement qui devrait être annoncée au début du mois de juillet.