Le Sénat veut contrôler la police. Alors que les mouvements de revendication contre les violences policières s'intensifient un peu partout en France, la commission des lois du Sénat annonce ce mardi 16 juin la création d'une mission d'information, qui aura pour objectif de se pencher sur "les moyens d'action et les méthodes d'intervention" de la police et de la gendarmerie.
Une semaine auparavant, lundi 8 juin, le ministre de l'Intérieur Christophe Castaner prenait la parole lors d'une conférence de presse pour annoncer l'abandon de la technique dite de la "clé d'étranglement", au cœur de la controverse à propos des violences policières.
Aussi, cette mission d'information menée par le Sénat, qui est on le rappelle à majorité de droite, recevra "au cours des prochaines semaines" l'ensemble des directeurs généraux ainsi que les inspections générales de la police nationale et de la gendarmerie nationale et leurs représentants syndicaux, afin de faire le point. Forcément, après l'annonce du ministre de l'Intérieur, la colère grondait chez les policiers. Le chef de la police nationale Frédéric Veaux a précisé que cette technique "continuera d'être mise en œuvre", au moins jusqu'à ce qu'une autre technique d'interpellation soit définie.
Dans le même temps, le président de la commission des lois Philippe Bas a tenu a souligné l'importance que "ce débat ne devienne pas l'instrument d'une suspicion généralisée à l'encontre des policiers et gendarmes", mais qu'il était cependant nécessaire de ne pas "laisser répandre l'idée que les forces de police et de gendarmerie useraient, par principe, de moyens de contrainte illégitimes". Chaque groupe politique représenté au Sénat enverra un représentant pour participer à cette mission d'information.