Le quartier du port de Beyrouth, qui se trouve en plein centre-ville, près des souks, a été secoué par deux violentes explosions mardi 4 août 2020, vers 18 heures (19h à Paris). La capitale du Liban a d'abord vu une première explosion puis, quelques minutes après, une seconde déflagration encore plus puissante qui a pris la forme d'un champignon, rappelant les explosions nucléaires.
Les vitres ont été brisées à des kilomètres à la ronde, notamment dans l'aéroport international de Beyrouth, qui se trouve à neuf kilomètres de distance. Le souffle aurait été ressenti jusque sur l'île de Chypre, à plus de 200 km. Dans la soirée, l'institut américain de géophysique (USGS), basé en Virginie, a précisé que ses capteurs avaient enregistré l'explosion comme un séisme de 3,3 sur l'échelle ouverte de Richter.
Ce mercredi 5 août, la Croix-Rouge établit un bilan de plus de 100 morts. On s'attend à ce que ce chiffre augmente encore, car plus de 4 000 personnes ont été blessées et un nombre encore incertain d'individus sont portés disparus, probablement ensevelis sous des décombres. Soigner ces personnes est compliqué : trois hôpitaux, dont les capacités ont été éreintées par le coronavirus, ont été endommagés par les explosions. Ces derniers doivent déplacer leurs patients et ne peuvent donc pas prendre en charge les milliers de blessés qui arrivent en masse.
Le port de Beyrouth, point névralgique au bord de la Méditerranée pour les importations et les exportations de tout le Moyen Orient, est entièrement éventré. Pour venir en aide au pays en choc, la France a affrété trois avions qui devraient décoller dès le 5 août. Ils devront y acheminer au moins 55 membres de la sécurité civile, 15 tonnes de matériel, mais aussi un poste sanitaire mobile incluant six tonnes de matériel et permettant la prise en charge de 500 blessés.
Les 55 militaires de l'Unité de sécurité civile n.1 de Nogent-le-Rotrou sont notamment des « spécialistes du sauvetage et du déblaiement » et issus « d'une unité spécialisée dans la reconnaissance des risques technologiques ». L'Elysée a assuré qu'elle élargirait son aide au Liban dès que les « besoins supplémentaires » auront été identifiés.