« C'est une belle victoire », s'est félicité Me Corinne Lepage à l’AFP ce 9 novembre. Le tribunal administratif de Montreuil en Seine-Saint-Denis a en effet annulé partiellement l'arrêté interpréfectoral autorisant les travaux du CDG Express.
On rappelle que ce train express a pour projet de relier le terminal 2 de l'aéroport de Roissy Charles-de-Gaulle à la Gare de l’Est à Paris en 20 minutes seulement. Sur une distance totale de 32 km, 8 km de voies nouvelles sont à construire, entre Roissy et Mitry-Mory, puis à Paris porte de la Chapelle, pour une mise en service prévue en décembre 2023.
Mais, le tribunal administratif a finalement décidé d’annuler l'autorisation environnementale contenue dans cet arrêté, signé le 11 février 2019 par les préfets de Paris, Seine-Saint-Denis, Seine-et-Marne et du Val-d'Oise. Cette dérogation s'appuyait sur le principe sine qua non que le projet ferroviaire répondait à un "intérêt public majeur" et pouvait à ce titre traverser des zones où vivent des espèces protégées. Or, plusieurs points essentiels du projet ont été remis en question par le tribunal, dont une meilleure desserte vers Roissy et les prochains Jeux olympiques de Paris 2024.
Sans dérogation, "ils sont obligés d'arrêter les travaux dans toutes les zones où il y a des espèces protégées" a indiqué Me Lepage, considérant le projet, "en grande difficulté".
Si cette décision de justice menace sérieusement le projet, il n’est pas pour autant abandonné totalement ; sa mise en service a ainsi été décalée à fin 2025, afin de limiter les perturbations liées aux travaux pour les lignes de trains de banlieue au nord de Paris, en particulier le RER B.
Par ailleurs, "les chantiers non concernés par cette dérogation se poursuivent", a pour sa part annoncé dans un communiqué la filiale gestionnaire d'infrastructure chargée du CDG Express.