Une auberge municipale transformée en hôpital de campagne, on se croirait dans un film de Jeunet. Mais non c'est bien ce qu'il se passe à Saint-Denis depuis ce mardi 10 novembre 2020. Afin de soulager l'hôpital Delafontaine, la mairie de Saint-Denis a réquisitionné l'auberge municipale pour y transférer des patients et ainsi libérer des lits. Ce sont des patients qui ne nécessitent qu'un suivi léger et bien sûr, qui n'ont pas contracté le coronavirus.
Alors que les chiffres de l'épidémie ne cessent d'augmenter, la Seine Saint-Denis reste le département qui a le plus fort taux d'occupation de lits d'Ile de France. C'est aussi celui qui possède le moins de lits. Alors que la France compte en moyenne 62,5 lits d’hôpitaux pour 10 000 habitants, Paris en a 77 alors que la Seine-Saint-Denis n’en a que 42.
Face à cette situation critique, la mairie de Saint-Denis a réagi cette semaine en transformant l'auberge municipale de la ville en annexe hospitalière. Trois patients sont arrivés le mardi 10 novembre 2020, et six autres sont attendus pour la semaine prochaine.
Le but étant d'accueillir jusqu'à 15 patients à terme.
Ces transferts, c'est une solution gagnante pour tous. Non seulement cela soulage l'hôpital, mais cela remonte aussi le moral des patients. Exit l'angoisse de contracter le coronavirus dans un hôpital où affluent les malades. Au calme dans cette vieille bâtisse entourée d'un jardin, ils bénéficient à présent de plus d'attention de la part d'aide-soignants moins débordés qui travaillent main dans la main avec l'équipe municipale de l'auberge.
Face à l'évolution de l'épidémie, la mairie de Saint-Denis imagine déjà d'autres scénarios pour continuer de soulager l'hôpital. Une grande salle de l'auberge municipale pourrait être convertie en chambre multi-lits, des studios non-occupés dans des résidences pour personnes âgées pourraient aussi être réquisitionnés.