"Si on peut faire bénéficier de notre savoir-faire, ce serait super". Tel est le message adressé ce lundi 7 décembre 2020 par Frédéric Duval, le directeur d'Amazon France, aux commerçants français. Le lendemain, la branche du géant du e-commerce prévoit de mettre en ligne un site de formation baptisé "accélérateur du numérique", qui doit aider les commerçants à vendre leurs offres et produits sur la toile.
Concrètement, cette plateforme contient des formations gratuites sur la création d'un site internet, mais aussi sur la logistique à mettre en place avant de lancer son propre "e-shop" ou d'enregistrer sa boutique sur une autre place de marché. Dans une visioconférence de presse organisée ce même jour, le patron d'Amazon France explique qu'il espère ainsi répondre au problème lié au fait que "trop peu (de commerçants français) franchissent le pas, car ils n'ont pas les moyens, les compétences pour se lancer dans l'aventure". "On sait que nos entreprises sont un petit peu décalées par rapport au reste des entreprises européennes", affirme le responsable.
Sans attendre l'initiative d'Amazon, de nombreuses municipalités comme la mairie de Paris ou encore la mairie du 16e arrondissement ont d'ores et déjà lancé des plateformes "mini-Amazon", pour tenter d'endiguer à l'échelle locale le monopole du géant américain, et surtout sauver les commerces de quartier, gravement mis en danger par les confinements et déconfinements successifs.
Aider le gouvernement et les commerçants pour offrir "le choix le plus large possible" aux clients d'Amazon
Mais alors, pourquoi venir à la rescousse des commerçants français avant Noël ? C'est précisément pour offrir "le choix le plus large possible" de produits aux utilisateurs d'Amazon que le site de formation est mis en ligne. Un moyen dissimulé de récolter les recettes des petits commerçants ? "Le but n'est pas d'attirer le trafic sur Amazon", se défend-il.
Plus simplement, le directeur de la branche française du mastodonte du e-commerce entend répondre à des enjeux nationaux, à dimension politique. "On est à 30% des commerces aujourd'hui qui sont digitalisés. Je sais que le gouvernement a l'objectif d'aller à 50% en une année" soutient Frédéric Duval. "Si on peut faire bénéficier de notre savoir-faire et faire en sorte ce que cet objectif soit atteint, ce serait super", explique-t-il à la presse. Après la polémique autour de la réouverture des commerces en France, pendant laquelle de nombreux observateurs appelaient au boycott de la plateforme de e-commerce et l'accusaient de "détruire les petits commerces", peut-être s'agit-il avant tout d'apaiser les tensions ?