« Un animal n'est ni un consommable, ni un jouet ; en être propriétaire, c'est en être responsable », a déclaré Julien Denormandie, ministre de l'Agriculture et de l'Alimentation. Pour lutter contre les 100 000 abandons d'animaux de compagnie enregistrés en France chaque année, le gouvernement a déposé un projet de loi au Parlement, afin d'encadrer la vente d'animaux et de punir plus sévèrement l'abandon de ceux-ci.
Le ministre explique au Parisien que tous les ans, « 750 000 chiens et chats sont officiellement vendus ou adoptés (...) et l'on assiste malheureusement souvent à ce qu'on appelle des adoptions ou des achats impulsifs. (...) Pour lutter contre ces comportements qui mènent trop souvent aux abandons, nous allons introduire un certificat de sensibilisation obligatoire pour tout adoptant ou acheteur. »
Ce certificat, au cœur du projet de loi qui devrait être examiné par l'Assemblée nationale à partir du 26 janvier 2021, doit faire prendre conscience des responsabilités qui accompagnent l'achat d'un animal. Les acheteurs doivent se soumettre aux « obligations de soins, de vaccination, de nécessité de sortir son animal et du coût financier. »
Julien Denormandie prévoit également d'interdire la vente de chiens et de chats dans les véhicules ambulants. Le ministre a aussi signé une charte d'encadrement avec la plateforme Le Bon Coin, afin de retirer les animaux de la catégorie "Jouets" du site d'achats en ligne. Les enseignes de jardinerie, les animaleries, les refuges spécialisés et les foires dédiées à la vente d'animaux pourront cependant continuer leurs activités autour de la vente des animaux, car « dans tous ces établissements, vous avez des professionnels capables de vous informer », justifie-t-il.
Empêcher l'abandon
Ce projet de loi comprend une enveloppe de 20 millions d'euros, en faveur des associations et refuges. « Ils font un très gros travail avec trop peu de soutiens financiers. Ils bénéficieront désormais d'un soutien de l'État pour améliorer leurs locaux, augmenter leur capacité d'accueil. Ces investissements permettront de soutenir ces structures et d'améliorer les conditions de vie des animaux recueillis. C'est essentiel. Nous allons par ailleurs créer un observatoire dédié à la lutte contre les abandons d'animaux de compagnie. Car si l'on dispose d'un chiffre de 100 000 abandons par an, on le sait : la réalité est sans doute bien plus terrible », explique le ministre.