Elon Musk et sa société SpaceX cassent à nouveau les codes de l'aérospatiale. Dimanche 24 janvier 2021, à Cap Canaveral, la fusée Falcon 9 s'est élancée vers l'espace, emmenant à son bord 143 satellites destinés à être déployés en orbite de la Terre. Selon Andy Tran, un responsable de SpaceX, il s'agit là du « plus grand nombre [de satellites] jamais déployé en une seule mission. »
Cette opération fait partie du programme nommé "rideshare" : SpaceX propose à de petites compagnies d'embarquer à bord de leur fusée pour qu'ils puissent envoyer leur satellite ou autre objet céleste dans l'espace à moindre coût. Une sorte de transport en commun aérospatial.
À bord de Falcon 9 se trouvaient donc 133 satellites commerciaux et gouvernementaux, et 10 satellites de SpaceX. Parmi ces satellites commerciaux, on retrouve USVQ-Sat, un satellite français conçu à Versailles. Ce nanosatellite (10 cm de hauteur pour moins de deux kilos) se trouve déjà à 550 kilomètres de la Terre. Son rôle est d'observer les rayonnements du Soleil et leur réverbération sur la Terre, mais aussi d'enregistrer toute la chaleur émise par la planète et qui reste prisonnière dans l’atmosphère.
Ces informations doivent permettre d’éclairer les scientifiques sur le réchauffement climatique. « Un des intérêts de ces mesures, c’est que l’on peut imaginer, à un moment, avoir une constellation, c’est-à-dire un ensemble de satellites (...) pour pouvoir nous donner une information en temps réel des flux émis par la Terre », détaille Mustapha Meftah, responsable scientifique pour la mission USVQ-Sat, au micro de France Info.
Le but d'Elon Musk est de mettre en orbite des milliers de petits satellites. Ces derniers pourraient former une constellation baptisée "Starlink", qui devra alors fournir de l'Internet à haut débit sur Terre, à partir de l'espace. Ce projet inquiète les scientifiques : de nombreux débris flottent déjà en orbite de la Terre et constituent un danger pour ceux qui veulent s'élancer vers l'espace, et pour ceux qui restent sur la terre ferme. SpaceX veut cependant les rassurer : la société promet que ses satellites ont été conçus pour brûler dans l'atmosphère et se désintégrer au bout de quelques années.