Comment lutter contre la désinformation quand on est un réseau social qui promeut la liberté d'expression ? Tel est le dilemme auquel Twitter se retrouve confronté depuis sa création. Twitter annonce ce lundi 25 janvier 2021 dans un communiqué le lancement d'un nouvel outil de lutte contre la désinformation, baptisé "Birdwatch" (ou "surveiller les oiseaux" en français).
Concrètement, Birdwatch est un outil qui permet aux utilisateurs de Twitter de participer au contrôle des informations qui circulent sur "l'oiseau bleu", via des notes de contextes participatives. Aussi, la firme américaine explique que leur "objectif est de rendre les notes (de contexte) visibles directement en dessous des tweets pour le public mondial de Twitter, quand il y aura un consensus au sein d'une base de collaborateurs large et diverse".
Par conséquent, la modération des informations soupçonnées d'être litigieuses par une majorité d'utilisateurs sera dans les mains de chacun de nous. Évidemment, Twitter sait combien la tâche est difficile. "Nous savons que construire un système comme celui-ci, fondé sur la communauté, va poser de nombreux défis - il faut qu'il soit résistant aux tentatives de manipulation pour qu'il ne soit pas dominé par une majorité simple de contributeurs ou des préjugés" confesse Keith Coleman, vice-président de la firme dans un communiqué.
Forcément, cette annonce intervient à peine 15 jours après que Twitter ait banni de ses réseaux le président Donald Trump, alors encore en exercice. Ce dernier avait enfreint les règles du réseau en appelant sur son compte ses soutiens à venir manifester en masse devant le Capitole, pour contester l'élection de Joe Biden à sa place. Derrière, une insurrection au Capitole de nombreux supporters de Trump laissait croire à un basculement de la politique américaine dans le chaos. Pour Twitter, il s'agit de ne plus répéter les mêmes erreurs qu'auparavant.