« Mettre en place une plateforme commune pour que les gens puissent dénoncer de manière très simple, unique et nationale » les discriminations. Au lendemain de la publication d'une vidéo montrant l'arrestation violente de Michel Zecler, un producteur de musique, par des policiers, Emmanuel Macron formulait cette promesse lors d'une interview à Brut.
Mardi 2 février 2021, Franceinfo révèle que la plateforme anti-discriminations est sur le point d'être lancée. Le cabinet de la Défenseure des droits, chargé de sa mise en place, confirme au Figaro et à Franceinfo que la plateforme devrait être opérationnelle à la mi-février 2021. Pour justifier l'utilité d'une telle plateforme, le président de la République expliquait alors à Brut que « aujourd'hui, quand on a une couleur de peau qui n'est pas blanche, on est beaucoup plus contrôlé (...) on est identifié comme un facteur de problèmes et c'est insoutenable ».
Contacté par Franceinfo, le gouvernement a confirmé que la plateforme concernera toutes les formes de discriminations, et non pas seulement celles qui sont liées aux contrôles des policiers et gendarmes. Comme pour la plateforme contre les violences sexuelles et sexistes, baptisée "Arrêtons les violences", la plateforme prendra la forme d'un site web dédié, géré en lien avec les associations de lutte contre les discriminations. « L'idée c'est qu'il puisse y avoir en premier rideau une écoute téléphonique, et en deuxième rideau la possibilité de contacter un juriste », soutient le ministère de l'Égalité entre les femmes et les hommes à Franceinfo.
Ainsi, dix jours plus tard, la plateforme est née. Le 12 février 2021, le ministère a pu inaugurer la plateforme antidiscriminations.fr. Le gouvernement précise que désormais, « toute personne victime ou témoin d’une discrimination, quels qu’en soient le motif (handicap, origine, sexe, âge, etc.) et le domaine (emploi, logement, accès à la santé, éducation, etc.), peut désormais contacter directement et en toute confidentialité les équipes juridiques du Défenseur des droits. Elle pourra aussi être orientée vers l’association la plus proche. »
Le ministère de l'Égalité entre les femmes et les hommes promet une « prise en charge rapide, gratuite et efficace » de chaque signalement de discrimination. Les juristes du Défenseur des droits présents sur la plateforme sont disponibles pour orienter et conseiller chaque personne qui en a besoin, et peut préparer si besoin une saisine du Défenseur des droits qui pourra mener à une médiation, un traitement civil ou une poursuite pénale.
La plateforme fonctionne grâce à :
Elisabeth Moreno se dit déterminée à lutter contre les discriminations. « L’égalité des chances, au cœur de mon ministère, c’est l’égalité des choix ; une égalité qui ne saurait être bridée en raison des discriminations. L’ensemble du Gouvernement, autour de Jean Castex, est déterminé à enrayer ce fléau», assure la ministre.
Site officiel
www.antidiscriminations.fr