Edvard Munch est un artiste norvégien dont l'œuvre la plus célèbre est le Cri, ce tableau représentant un homme, mains plaquées sur le visage et bouche grande ouverte. Les courbes, les couleurs et ce personnage presque alien donnent à chaque spectateur un sentiment de malaise. Cette scène a longtemps tenaillé Edvard Munch, puisque le peintre a réalisé cinq versions de ce tableau entre 1893 et 1917.
L'un d’eux est exposé au Musée national de la Norvège. Dans le coin gauche du tableau, en haut, on peut lire une remarque écrite au crayon à papier : "Ne peut avoir été peint que par un fou." Qui donc s'est permis d'écrire un tel jugement sur une peinture aussi célèbre ?
Pendant longtemps, les experts et spécialistes en art pensaient qu'un spectateur mécontent avait exprimé son avis de manière directe, laissant une trace de son expérience face à l'œuvre, sur l'œuvre.
Cette théorie est aujourd'hui remise en cause. Le Musée national de la Norvège a opéré quelques recherches et examens, et a livré les résultats de cette enquête lundi 22 février 2021.
« L'inscription est sans aucun doute de Munch », a affirmé Mai Britt Guleng à l'AFP. La curatrice du musée norvégien ajoute que « l'écriture elle-même, ainsi que les événements qui se sont produits en 1895 lorsque Munch a montré le tableau en Norvège pour la première fois, pointent tous dans la même direction. »
C'est grâce à un examen par thermographie infrarouge que le musée a pu analyser l'inscription et arriver à cette conclusion. Il est probable que le peintre ait été vivement marqué par les critiques qu'il a reçues lorsqu'il a dévoilé son œuvre au public. De nombreuses personnes ont remis en cause la santé mentale de l'artiste en voyant ce tableau, et il se serait laissé convaincre par ces propos médisants.
Il est aussi possible qu'Edvard Munch ait reconnu une part de vérité dans ces insultes. L'artiste a été traumatisé par la mort prématurée de quelques-uns de ses proches, notamment sa mère et sa sœur. Son Cri peut être le reflet de ces angoisses qui le rongeaient depuis des années. En 1908, il a même effectué un court séjour dans un établissement psychiatrique pour soigner sa dépression nerveuse et ses hallucinations.