Frédérique Vidal a accordé un entretien exclusif à nos confrères du Parisien, ce vendredi 28 mai 2021. La ministre de l'Enseignement supérieur a surtout parlé de son souhait de faire revenir les étudiants en présentiel à 100% dès la rentrée de septembre.
Cependant, la ministre évoque également brièvement l'extrême précarité dans laquelle certains jeunes se sont retrouvés en raison de la pandémie.
Frédérique Vidal assure notamment que la plateforme mise en place pour faciliter la prise de rendez-vous chez un psychologue pour les étudiants « restera en place tant qu’[elle] sera utilisé. » Elle ajoute : « Nous avons aussi recruté 80 psychologues et 60 assistantes sociales supplémentaires dans les universités. Tout cela va perdurer. »
De plus, la ministre promet que les frais d'inscription à l'université vont être gelés, pour permettre à tous les jeunes d'accéder à une éducation supérieure, même s'ils ne peuvent pas payer leur inscription. Ces annonces peuvent sembler bien maigres face aux appels de plus en plus pressants émis par les associations d'aides aux étudiants. « Les jeunes présentent majoritairement des symptômes de l’angoisse. Ils ne trouvent pas de job étudiant, n’ont plus d’argent pour se nourrir, plus de perspectives d’avenir. Et ceux qui débarquent en première année sont très isolés, le cercle d’amis qu’on se crée d’habitude n’a pas eu l’occasion de se former », s'inquiétait Pauline Fournier, psychiatre au centre psychiatrique d'accueil et d'admissions de Lille, au micro de France 3.
Médecins, professeurs, étudiants : tous tirent sur la sonnette d'alarme depuis de nombreux mois et implorent le gouvernement de mettre en place un plan d'aide d'urgence.
Quelques semaines auparavant, pour aider les jeunes frappés par la précarité et les difficultés à se nourrir, un sénateur proposait une mesure inédite. Les étudiants vont-ils bientôt pouvoir bénéficier de tickets restaurants ? Jusqu’ici, ces titres-restaurant acquis par une entreprise ne peuvent être délivrés qu'aux salariés employés par l'entreprise. Mais, face à la crise sanitaire et à la précarité des jeunes, le sénateur centriste Pierre-Antoine Levi a décidé d’agir en proposant la création d’un « ticket restaurant étudiant ». C’est ce que rapportent nos confrères de France Info. Très vite, l’élu a été rejoint par 79 de ses collègues qui ont co-signé cette proposition de loi.
Concrètement, ce ticket resto pour étudiants d’une valeur de 6,60 euros fonctionnerait comme les titres-restaurant réservés aux salariés. Ainsi, une partie serait prise en charge par l'État et l'autre par l'étudiant qui débourserait de son côté 3,30 euros (prix d’un repas complet pour un étudiant dans un restaurant universitaire). Les bénéficiaires pourraient ainsi l’utiliser pour se payer un repas dans un restaurant étudiant, mais aussi pour faire leurs courses. "L’objectif de ce dispositif social est de permettre aux étudiants de réduire les dépenses alimentaires", a fait savoir Pierre-Antoine Levi.
Toujours selon France Info, ce projet de loi devrait être examiné au mois de juin prochain.