La fin de la publicité à Paris, ce n'est pas pour tout de suite. Et pourtant, ce n'est pas faute d'essayer : les services de la Mairie de Paris, le premier adjoint Emmanuel Grégoire en tête, multiplient les recours à l'encontre des panneaux publicitaires affichés non plus dans l'espace public, mais à l'intérieur des vitrines de magasin. Si la législation interdit formellement la publicité numérique dans les rues depuis de nombreuses années, elle ne peut pas encore l'empêcher dans les boutiques et les magasins de la capitale !
Aussi, cette situation inquiète la Ville de Paris. Pire encore : elle se retrouve, pour l'instant, face à une impasse juridique. "Nos recours n'aboutissent pas", explique à nos confrères du Parisien Emmanuel Grégoire. "Nous avons mis cinq amendes pour tester la jurisprudence et nous avons perdu en référé et en première instance", souligne le proche d'Anne Hidalgo. Sans oublier de pointer du doigt le véritable problème sous-jacent : "les publicitaires détournent la loi car leurs écrans sont visibles de la rue, donc de l'espace public", déplore le premier adjoint. Selon les services de la Mairie de Paris, au moins 3000 écrans de publicité numérique se trouveraient en ce moment à l'abri des vitrines de magasin.
Parallèlement, les députés abordent précisément ces questions à partir de ce lundi 29 mars. Des propositions de lois qui doivent permettre de donner davantage de pouvoir aux élus locaux dans ce domaine doivent être débattues dans l'hémycicle à partir de cette semaine.
La fin de la pub dans les vitrines, quoi qu'il en coûte
Dans les prochaines années, l'équipe municipale entend bien arriver à ses fins, peu importe les quelques lacunes judiciaires actuelles. "Nous voulons tout simplement interdire ces écrans. Ça dénature les linéaires de rue, d'autant plus qu'ils restent allumés 24 heures sur 24", martèle l'adjoint. Sans pour autant affirmer une politique strict et autoritaire à ce sujet. "Après, nous dialoguerons aussi avec les associations de commerçants sur d'éventuelles exceptions", promet Emmanuel Grégoire.
Au-delà de l'esthétique de ces panneaux publicitaires, il y a aussi, bien évidemment, la question écologique. Comment ne pas imaginer une forme de gaspillage énergétique à allumer tous ces panneaux, alors même qu'à l'Hôtel de Ville on multiplie les gestes symboliques pour montrer l'exemple ? Par exemple, quand Anne Hidalgo communique autour de l'"Earth Hour", une initiative internationale qui consiste à éteindre les lumières d'une grande ville pendant une heure, afin de rappeler l'importance de la protection de la planète. Et puis, un peu moins d'expositions aux lumières bleues... On ne dit pas non !