Courant mars, les pédiatres alertaient le gouvernement sur les effets néfastes de cette crise sanitaire sur la santé mentale et physique des enfants et des adolescents. « On a observé l'année dernière un rebond de violences intrafamiliales ou de tensions intrafamiliales. On a observé un creusement des inégalités sociales. Et aujourd'hui on sait que l'état de la santé mentale des enfants n'est pas bon », affirmait la professeure Christèle Gras-Le Guen au micro de France Info le 30 mars 2021.
Le 14 avril dernier, Emmanuel Macron, Olivier Véran et Adrien Taquet (secrétaire d'État en charge de l'enfance) visitaient le service de pédopsychiatrie du CHU de Reims et y rencontraient des médecins et des jeunes enfants hospitalisés. Le chef de l'État avait alors pu constater l'impact dévastateur de cette crise engendrée par la Covid-19 sur la santé mentale des enfants et des adolescents. « Nous avons aujourd'hui un problème de santé qui touche nos enfants et adolescents, qui se rajoute à l'épidémie », déclarait-il aux journalistes de France Info.
Pour remédier au plus vite à cette nouvelle crise, Emmanuel Macron avait donc annoncé une nouvelle aide à destination des jeunes : un forfait de dix séances gratuites chez un psychologue de ville alloué à tous les enfants de 3 à 17 ans qui en ont besoin. Ces séances, prescrites par ordonnance par un médecin, seront prépayées afin que les familles puissent faire le nécessaire pour soutenir leurs enfants, sans être restreintes par le coût de ces soins.
Le site du gouvernement précise que ce dispositif « sera activable tout au long de la crise, auprès de psychologues partenaires identifiables sur une plateforme. »
Le dimanche 2 mai, le cabinet ministériel d'Adrien Taquet, le secrétaire d'État en charge de l'Enfance et des Familles, a annoncé que ce forfait entrerait en vigueur jusqu'au 31 janvier 2022. Mais attention, il faudra avoir consulté une première fois avant le 31 octobre 2021 pour pouvoir ensuite bénéficier des 9 autres séances.
Le forfait psy est donc officiellement opérationnel depuis le mercredi 16 juin. Les parents doivent prendre un premier rendez-vous avec un médecin (généraliste, pédiatre, médecin scolaire, hospitalier ou de protection maternelle et infantile) pour que le soignant puisse rédiger une ordonnance pour l'enfant. Vous pouvez ensuite chercher un psychologue partenaire adapté sur l'annuaire mis en ligne sur le site Psy Enfant Ado.
La première séance avec le psychologue prend la forme d'un entretien de 45 minutes, faisant partie des dix séances gratuites proposées par ce dispositif. Au cours de cet entretien, le professionnel dresse un bilan pour déterminer les besoins du jeune patient.
Le reste des séances gratuites doit durer 30 minutes. Une durée bien trop courte pour effectuer un vrai travail, selon les professionnels. Les psychologues dénoncent donc un dispositif purement politique, qui n'a pas vocation à aider véritablement les jeunes. Ils s'indignent également de la rémunération prévue par le gouvernement : 22 euros par séance. Avec les charges infligées aux professions libérales, ce tarif ramené à un salaire horaire est en dessous du Smic.
Le gouvernement entend également mettre en place une consultation citoyenne et une grande table ronde, à l'été 2021, afin de mieux comprendre les problèmes liés à la santé mentale. Le but est de pouvoir créé des aides plus adaptées et plus accessibles pour tous. Les Assises de la psychiatrie et de la santé mentale organisées par le gouvernement devraient faire émerger de nouvelles propositions d'action.