Elles ont fleuri sur les trottoirs et des les rues parisiennes : les terrasses éphémères sont installées devant de nombreux bars et restaurants de la capitale jusqu'au 30 septembre prochain. Ces terrasses sont pour le moment gratuites et ont été autorisées depuis mars 2020 pour permettre aux restaurateurs de maintenir leurs activités pendant la crise sanitaire.
Invité au micro de France Info dimanche 6 juin 2021, Franck Delvaux, président de l'Union des métiers et des industries de l'hôtellerie Paris-Île-de-France (UMIH), était heureux d'annoncer que ces terrasses vont être pérennisées. Elles seront renommées "terrasses estivales" et vont devenir payantes, mais les restaurateurs pourront réinstaller leurs tables dehors, du 1er avril au 31 octobre, chaque année à partir de 2022. Les terrasses estivales devront fermer à 22 heures.
Le nouveau règlement des terrasses imposées par la mairie de Paris stipule également que les établissements doivent faire une demande d'autorisation en ligne, « avec notamment l’avis motivé du maire d’arrondissement », afin d'obtenir le droit d'installer une terrasse estivale. De plus, ces autorisations sont délivrées à titre personnel et temporaire. « Elles sont précaires et révocables, même si elles sont reconductibles de manière tacite chaque année », ajoute la mairie de Paris.
Cette nouvelle mesure a été détaillée le lundi 7 juin par la mairie de Paris, qui présentait sa réforme du règlement des étalages et terrasses.
Franck Delvaux a révélé que les terrasses estivales sont le fruit de longues négociations entre les restaurateurs et la mairie de Paris. L'accord trouvé « satisfait pleinement » les professionnels impliqués, assure le président de l'UMIH.
Ces terrasses restent gratuites jusqu'au 30 septembre 2021, pour aider la reprise économique, puis elles deviendront payantes. En ne payant pas de droits pendant cet été, les restaurateurs et les bars vont pouvoir « passer cet été de façon sereine et de voir à partir du mois de septembre ce que cela va donner. La difficulté pour nos métiers, cela va être la rentrée. On ne sait pas ce qu'il y aura au mois de septembre », explique Franck Delvaux.
Le professionnel tient cependant à rassurer les riverains : pour limiter les nuisances sonores liées à l'installation de ces terrasses, il a été décidé que les terrasses estivales fermeraient dès 22 heures.
Franck Delvaux reconnaît que les établissements les plus modestes ne pourront peut-être pas profiter de ce nouvel espace commercial, puisqu'il va devenir payant en fin d'année. Cependant, « le fonctionnement de ces terrasses estivales est intéressant, assure-t-il. Le restaurateur aura plusieurs options. Il pourra peut-être y avoir une terrasse qui sera sur les places de stationnement, mais aussi ce qu'on peut appeler une contre-terrasse, entre deux arbres. Il va pouvoir aussi mettre des tables à côté de lui. Si par exemple, c'est un coiffeur qui ferme à 19 heures, si le coiffeur est d'accord, il pourra mettre quelques tables devant. Donc le tarif ne sera pas toujours le même. Cela va même permettre, quand on n'a pas de terrasse, de pouvoir exploiter durant l'été. »
La mairie de Paris précise dans sur son site que les terrasses pourront être aménagées dans les rues selon des critères précis : les établissements ont le droit de s'installer sur le trottoir, instaurant la « possibilité de s’étendre au droit du commerce et face aux immeubles mitoyens ; le long des immeubles uniquement devant les murs aveugles et devant les commerces qui auront donné leur autorisation. »
Les terrasses occuperont également les places de stationnement : « la terrasse (avec installation obligatoire d’un platelage et de protections latérales) peut être installée au droit du commerce plus une place de stationnement de part et d’autre, mais avec interdiction d’installation sur le stationnement réservé (place de livraison, place personnes handicapées, taxis, motos, scooters, station de vélos, trottinettes, Mobilib, transports de fonds). »
Pour le président de l'UMIH, toute action prise en faveur de l'installation des terrasses est une bonne nouvelle, autant pour les professionnels que pour les Parisiens. « Aujourd'hui quand on circule dans Paris, les terrasses sont pleines. C'est vraiment l'art de vivre. C'est ce qui fait venir les touristes à Paris », affirme-t-il.