Malgré l'amélioration de la situation au début de l'été, on n'en a pas fini avec l'épidémie de Covid. Alors que les campagnes de vaccination se poursuivent, la propagation du variant Delta, 60% plus transmissible que le variant Alpha, fait craindre une quatrième vague qui pourrait survenir très rapidement. Plusieurs pays européens, y compris la France, font donc face à un équilibre fragile.
Pour permettre de contrer cette nouvelle vague épidémique, l'accent est porté sur une vaccination massive. Ainsi, le 12 juillet dernier, Emmanuel Macron a pris la parole pour annoncer les nouvelles restrictions. Afin d'encourager les Français à se faire vacciner au plus vite, il a annoncé l'extension du Pass Sanitaire à de nombreux lieux publics. Une mesure qui s'applique progressivement selon un calendrier déjà annoncé.
En effet, les contaminations repartent de plus belle en France avec 10 949 personnes testées positives au virus en 24 heures, bien que les hospitalisations soient en baisse - 6 922 patients, ce samedi 17 juillet. En cause, le variant Delta et sa progression particulièrement importante dans le Sud-Ouest et le Sud de la France, en cette période de vacances.
"Les données de criblage des tests PCR positifs montrent que la transmission du variant Delta est très forte (plus de 100 % par rapport au variant Alpha). Il entraîne déjà une augmentation importante et soudaine des contaminations." détaille l’épidémiologiste Vittoria Colizza, directrice de recherche à l’Inserm. Des données confirmées par l’épidémiologiste Philippe Amouyel au micro de France Info : "Il faut être vigilant parce qu’on est sur une progression exponentielle. On va sans doute passer à 20 000 cas dans une dizaine de jours."
Pour les deux épidémiologistes, une seule réponse à cette montée en puissance des contaminations afin d'éviter une 4e vague prochainement : la vaccination.
"On se situe entre les deux hypothèses les plus favorables, et une remontée des primo-injections pourrait aider à éviter une forte pression sur le système sanitaire, sous le pic de la troisième vague. Seul un rythme soutenu d’injections aidera à contrôler une quatrième vague en septembre, avec comme objectif d’atteindre 90 % des personnes âgées de 65 ans et plus, 80 % des adultes et 50 % des adolescents vaccinés à la rentrée. S’il reste 10 % de personnes âgées et une fraction d’adultes non-vaccinés, ceux-ci pourraient arriver à l’hôpital car le Delta est très contagieux. Selon l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris, la quasi-totalité des malades actuellement en réanimation ne sont pas vaccinés" détaille Vittoria Colizza dans le JDD, ce jour.
Et Philippe Amouyel de préciser : "Il faut aller vite sur la vaccination. Par rapport aux plus de 60 ans, les jeunes ont un retard et l’important est d’essayer de le rattraper. C’est ce qui permettra de freiner cette dynamique de croissance d’ici la fin du mois d’août, si on arrive à massivement vacciner."