En raison de la propagation du variant Delta, la France s'apprête à traverser une quatrième vague d'épidémie de coronavirus. Ce mutant est estimé comme étant 60% plus transmissible que le variant Alpha qui était à l'origine de la flambée survenue à l'issue de la période des fêtes. Depuis ce vendredi 9 juillet 2021, le variant Delta est officiellement majoritaire en France. Un conseil de défense sanitaire s'est réuni ce lundi 12 juillet 2021 pour décider de la stratégie à adopter pour contrer cette menace.
Face au variant Delta, les espoirs sont tournés vers la vaccination. Cependant, la contagiosité de ce mutant est telle que le conseil scientifique a revu à la hausse le seuil d'immunité collective : désormais, on estime qu'il faudrait entre 90 et 95% de personnes vaccinées ou contaminées pour espérer reprendre le dessus sur l'épidémie. Or à ce jour, 81 des Français ont reçu au moins une injection tandis que 79 sont totalement vaccinés.
Pour permettre une couverture vaccinale plus élevée tout en limitant le risque de contamination, le gouvernement a décidé de rendre le vaccin obligatoire pour tous ceux en contact des personnes fragiles.
Concrètement, cela concerne les personnels soignants et non-soignants des hôpitaux, cliniques, maisons de retraite, établissements pour personnes de handicap.
Il faut savoir que cette obligation vaccinale est déjà en cours dans d'autres pays comme l'Italie. Côté Royaume-Uni, il est obligatoire pour les personnes travaillant en maison de retraite.
La vaccination doit se faire dans les plus brefs délais et les personnes en contact des personnes fragiles non vaccinées ont deux mois pour le faire avant les premiers contrôles qui se tiendront à partir du 15 septembre 2021.
Passé cette date, les professionnels non-vaccinés s'exposent à des sanctions : le ministre de la Santé a précisé, dans la soirée du 12 juillet 2021 sur LCI, qu'« à partir du 15 septembre, si vous êtes soignant et que vous n'êtes pas vacciné, vous ne pourrez plus travailler et vous ne serez plus payé. » Olivier Véran ajoute que les employeurs (agences régionales de santé, directions d’établissement, assurance maladie) « seront habilités à effectuer des contrôles comme ça existe déjà dans le droit commun pour d’autres maladies, notamment l’hépatite B ».
Olivier Véran se montre donc très ferme face aux soignants. Cependant, est-il possible pour l'Etat d'imposer une telle punition ? L'obligation vaccinale n'a rien d'inédit en France, surtout pour les soignants : ces derniers doivent déjà impérativement être vaccinés contre l'hépatite B, la diphtérie, le tétanos, la poliomyélite...
En dehors des professions médicales, la loi indique explicitement que l'employeur ne peut pas imposer un vaccin, il peut simplement le recommander. Pour changer cela, et imposer des sanctions importantes comme celles annoncées par Olivier Véran, le gouvernement devra faire passer une nouvelle loi.