Les associations en colère suite à l'évacuation du camp de migrants. Le parc André Citroën était investi depuis mercredi par des migrants sans-abri. Dans une opération coup de poing, le Collectif Réquisitions a initié l'installation de dizaines de tentes dans le parc André Citroën du 15e arrondissement de Paris, au pied du bâtiment de la préfecture de la région Île-de-France. Environ 600 personnes, dont près de 50 enfants y ont dormi ces derniers jours.
L'opération s'est déroulée précisément la veille de rentrée scolaire, une date loin d'être anodine, puisque l'opération avait pour but d'exiger que les enfants ne dorment plus à la rue, et qu'avec leurs parents ils aient droit à un logement stable et un hébergement digne. Comme le souligne l'association Utopia 56, solidaire du mouvement, "ces personnes appellent à l'aide et demandent le respect d'un de leurs droits fondamentaux, un hébergement".
À l'image d'autres opérations similaires mises en place par Utopia 56, comme l'installation d'un camp de migrants devant l'Hôtel de Ville de Paris il y a quelques mois dans le but de faire bouger les responsables politiques, l'installation de ce nouveau camp sous les fenêtres de la préfecture d'Île-de-France répond aux mêmes objectifs. À savoir, forcer les pouvoirs publics à agir pour ces populations délaissées.
Ce samedi matin, vers sept heures, des agents de la mairie de Paris ainsi qu'une escorte policière ont fait évacuer les migrants, originaires d'Afghanistan, de Côte d’Ivoire ou encore d'Éthiopie, avant de les diriger vers des bus affrétés par la préfecture. Séparés en deux groupes, les familles d'un côté, les hommes seuls de l'autre, ils ont été pris en charge vers des hébergements d’urgence. Philippe Goujon, maire de l'arrondissement, avait demandé jeudi une évacuation, "dans les meilleurs délais et le plus humainement possible". L'association Utopia 56 a annoncé "ne rien lâcher" et demande toujours la réquisition des logements vacants dans la région.
Sauf que l'opération d'évacuation du campement de migrants sans abri ne s'est pas passé comme les associations le prévoyait. Ce mardi 7 septembre 2021, le "collectif réquisitions" qui réunit plusieurs associations d'aide aux migrants a dénoncé le "traquenard" de cette vaste opération censées relogés ou déplacés environ 1200 personnes qui dormaient dans le parc André Citroën. Leur communiqué précise qu'"au moins dix personnes ont été placées en rétention administrative (CRA)", avant d'être expulsées du territoire français, et surtout "certaines ont été séparées de leur conjoint et de leurs enfants".
Dans le même temps, le collectif affirme que "plusieurs personnes sans papiers ont été interpellées et se sont vues notifier une OQTF", soit un obligation de quitter le territoire français. Aussi, près de 670 personnes ont subi un "déplacement forcé" vers des villes de province comme Besançon, Rennes ou Strasbourg. "On envoie ces personnes là où on a des places disponibles", explique à 20minutes Didier Leschi, responsable de l'Office français de l'immigration et de l'intégration. Pour l'heure, ce dernier rappelle que les places en région parisienne sont "saturées", tout en confirmant la rétention administrative de "quelques personnes".
Lieu
Parc André Citroën
Rue de la Montagne de la Fage
75015 Paris 15