Alors que le GHB, la tristement célèbre "drogue du violeur" semble faire son grand retour dans les soirées ces derniers mois, au vu des centaines de témoignages de viols et d'agressions sexuelles, en particulier de jeunes femmes, qui émergent sur les réseaux sociaux sous le hashtag #BalanceTonBar, le gouvernement et les acteurs du monde de la nuit ont décidé de prendre le taureau par les cornes, en cette veille de réouverture des clubs et des discothèques en France, mercredi 16 février 2022.
La ministre déléguée chargée de la Citoyenneté, Marlène Schiappa, a ainsi présenté dans le Parisien et au micro de BFMTV, ce mardi 15 février, le plan de lutte anti-GHB du gouvernement qui s'apprête à être lancé à l'échelle nationale demain. "C'est une première en France. Sur les réseaux sociaux, il y a beaucoup d'appels à l'aide. Nous voulons sortir de la solitude les victimes droguées à leur insu, il faut renverser la honte." a déclaré Marlène Schiappa.
Ce n'est pas une mais bien deux campagnes qui vont être lancées, ce mercredi, "d'une part, une campagne de communication lancée par la mairie de Paris. Et d'autre part, un plan anti-GHB lancé par le ministère de l'Intérieur avec l'Umih (L'Union des Métiers de l'Hôtellerie, NDLR), notamment leur branche nuit."
Parmi les mesures de ce plan gouvernemental, l'affichage de posters dans les toilettes des bars et des discothèques "parce que c'est le moment où on est isolé dans les bars ou les discothèques, et parfois on retrouve d'ailleurs des personnes inconscientes à ce moment-là", et sur lesquels figurera un QR Code à flasher "pour alerter la police et la gendarmerie." Le QR code lance alors une discussion instantanée avec un membre des forces de l'ordre. "Peu importe l'heure, le chat gratuit peut être activé jour et nuit, sans décliner son identité." a expliqué la ministre.
Par ailleurs, "on va développer des formations dans tous les départements. Parce que la brigade des stups ou les forces de l'ordre ont un savoir-faire pour reconnaître le comportement de quelqu'un qui vient de droguer une personne" a fait savoir Marlène Schiappa, tandis que le déclenchement du "protocole viol" par les forces de l'ordre devra être systématique, c'est à dire le prélèvement toxicologique des victimes inconscientes conduites à l'hôpital, tout comme le prélèvement ADN et l'isolement des vêtements portés par la victime.