Malgré le coronavirus, la Bretagne au cœur d'un combat pour "libérer les plages"... Lors d'un débat à l'Assemblée nationale cet après-midi, mardi 5 mai 2020, le gouvernement a décidé de maintenir l'interdiction au littoral jusqu'au 1er juin prochain. Une annonce que n'acceptent pas les élus bretons, qui renouvellent une nouvelle fois leur demande de rouvrir les plages dès le 11 mai.
Mais tout d'abord, petit rappel des faits : Edouard Philippe annonçait mardi 28 avril dernier à l'Assemblée, lors de son audition pour une sortie de confinement, que les plages resteraient fermées jusqu'à au moins le 1er juin 2020. Des élus bretons, suivis par des internautes, étaient alors montés au créneau en lançant sur Twitter le hashtag #RendezNousLaMer. Un cri de ralliement pour demander au gouvernement un accès "raisonné" aux plages, plutôt qu'une interdiction.
Tout était parti de Loïg Chesnais-Girard, le Président de la Région, qui expliquait sur le réseau social à l'oiseau bleu que l'ouverture des plages est vitale pour les territoires du littoral : "En Bretagne, nos plages sont nos parcs et jardins", déclarait-t-il. Et de continuer : "Je plaide pour que, sous l’autorité des maires, nous puissions les rouvrir au plus vite sans prendre de risques pour notre santé".
De son côté, Dominique Cap, président de l’association des maires du Finistère, avait adressé un courrier au Premier ministre pour demander l'autorisation de rouvrir les plages. En plus du hashtag sur les réseaux sociaux, une pétition avait été lancée mardi 28 avril, destinée aux préfets de la région, pour autoriser la réouverture des plages. Celle-ci a recueillis jusqu'à présent plus de 80 000 signatures (à l'heure de publication de cet article).
Une pétition qui a bien mis le débat sur la table, en atteste ceux de l'Assemblée cet après-midi, mais cela n'a semble-t-il pas suffi au gouvernement pour le faire changer de position. Du côté des élus bretons, c'est l'incompréhension : "Puisque l'on est capables de gérer la réouverture des écoles, des parcs, l'organisation des transports publics sur nos communes, on est donc aussi capables de gérer les sentiers littoraux et les plages, il me semble" explique ainsi Dominique Cap.
Même chose pour la navigatrice Anne Quéméré, fer de lance du mouvement : "On part d’un non-sens, on s’appuie sur rien et on prive les riverains du littoral, de leur espace parce qu’on a juste peur" explique-t-elle à nos confrères de Ouest France. Et de poursuivre : "la montagne sera rouverte aux randonneurs. C'est d'une absurdité totale. Il y a beaucoup d'incompréhension aujourd'hui et cette incompréhension crée de la colère". Elle conclut : "Si le gouvernement campe sur ses positions, la cocotte va péter". Espérons donc qu'elle n'explose pas.