"Que les personnes décédées du Covid-19 ne tombent pas dans l’oubli !". Une déclaration forte, en plein cœur de l’épidémie de coronavirus, de Lionel Petitpas, l’un des visages de cette crise sanitaire. L’homme a perdu son épouse en mars dernier, décédée du Covid-19. Un cas à risque puisque celle-ci était diabétique. Il n’a pas pu lui dire adieu. C’est pourquoi ce dernier, accompagné d’une association qu’il a créée ayant pour but de donner une voix aux victimes, a lancé en mars dernier une pétition proposant la mise en place d’une "journée de deuil national". Une pétition qui refait surface aujourd’hui, après que les statuts de cette association aient été déposés il y a quelques jours.
L’objectif de celle-ci, au-delà de créer une "journée de deuil national" : ne pas oublier et permettre à de nombreuses familles de faire leur deuil. "Mon épouse est partie dans une ambulance à deux heures du matin, et je ne l’ai plus jamais revue vivante" a-t-il expliqué à nos confrères d’Europe 1, fin mars. Beaucoup sont dans le même cas. Les conditions sanitaires quant aux décès et enterrements ne leur ont pas permis de dire adieu à leur proche et d’entamer leur deuil. "Toutes les familles endeuillées par le coronavirus ont le même sentiment : on n’a pas pu rendre hommage à nos défunts" a-t-il également évoqué. Et de poursuivre : "Le rite funéraire permet d’accompagner le défunt, mais nous en avons été privés".
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Où en sommes-nous aujourd’hui ? Lionel Petitpas explique dans cette pétition avoir interpellé l’exécutif, mais les réponses n’ont pas été tout de suite au rendez-vous : "J’ai rédigé et envoyé un courrier aux parlementaires de la Marne, députés et sénateurs, je le tiens à disposition : 3 ont répondu, 1 seul souhaite me rencontrer !" peut-on y lire. Aujourd’hui, un rendez-vous est tout de même pris : "J’ai RV avec un député de la Marne le 4 juin", explique-t-il également.
La cause avance, mais cela ne suffit pas. Cet hommage aux victimes, "le pays a déjà été en capacité de le mettre en place" a-t-il déclaré à nos confrères du Parisien, évoquant les attentats du Bataclan et toutes les autres victimes du terrorisme. Pas de comparaison, bien évidemment, mais l’incompréhension est totale. Le bilan, lui, reste lourd, avec prêt de 30 000 morts. "On est dans le vide absolu", souligne-t-il.