Contre le coronavirus, un vaccin disponible plus tôt que prévu ? Le groupe pharmaceutique AstraZeneca a annoncé être assuré de pouvoir mettre en circulation 300 millions de doses de son vaccin à l'étude dès le mois de septembre 2020. Et de poursuivre en expliquant "être en mesure de produire un milliard de doses de son vaccin ChAdOx1 n-CoV-19 contre le SARS-CoV-2 responsable du Covid-19", comme nous le rappellent nos confrères de Sud Ouest.
Mais comment marche ce candidat vaccin ? Celui-ci est vivant et recombinant, reposant sur l'utilisation d'un adénovirus de chimpanzé (un virus de taille moyenne dont le génome est constitué d'ADN bicaténaire, soit de deux chaînes d'ADN ou d'ARN complémentaires), modifié génétiquement "pour servir de vecteur viral". Ce vecteur viral, répondant au doux nom de ChAdY25/ChAdOx1, a pour objectif de faire réagir le système immunitaire en produisant des protéines de virus ou autres maladies et induire une réponse.
Des essais cliniques avaient été menés sur cette molécule dès 2018 pour lutter contre l'Influenza, et en 2020 pour éradiquer deux autres maladies, la tuberculose et le MERS. Des vaccins expérimentaux ayant donné des résultats satisfaisants, avec une réponse immunitaire spécifique, et dont la structure a été utilisée pour mettre au point une molécule pouvant induire une réponse immunitaire contre le Covid-19. Mais rien n'indique que ces vaccins protégeaient réellement les personnes ayant intégré ces essais cliniques. Et pour cause : ces études n'ont compris que 50 personnes, toutes adultes et en bonne santé.
En mai dernier, comme nous le rappellent Sud Ouest, "une étude évaluant la capacité du ChAdOx1 n-CoV-19 à induire une réponse immunitaire spécifique et une protection contre le SARS-CoV-2 chez l’animal (souris et macaques rhésus) a été publiée en preprint", avec des résultats plutôt intéressants également puisque les cobayes ayant reçu ce candidat vaccin lors de l'essai ont produit des anticorps spécifiques et présentait 28 jours plus tard "une charge virale réduite dans les poumons", par rapport à ceux ayant reçu un placebo.
En avril 2020, les premiers tests sur l'homme ont été menés en Grande-Bretagne, chez des volontaires en bonne santé et âgés de 18 à 55 ans. Une première phase d'essai clinique qui devrait se terminer en mai 2021. La phase 2 de cet essai, comprenant plus de 10 000 personnes de tous âges, est actuellement en développement. Mais la recherche a beau aller vite, il est peut-être un peu cavalier de mettre en circulation un vaccin alors que les premiers résultats seront à peine connus. AstraZeneca fait le pari que son vaccin fonctionnera, c'est pourquoi il devrait être disponible dès septembre, alors que les autres attendront des résultats plus viables et plus sûrs. Un pari qui pourrait coûter cher si son efficacité est échec, aussi.