Une équipe de chercheurs de la Duke-NUS Medical School de Singapour s'est intéressée aux lymphocytes T ciblant le coronavirus SARS-COV-2. Et les résultats publiés dans la revue Nature sont "encourageant". En effet, ils ont trouvé que l’éradication du virus réalisée par une production des lymphocytes T offre une immunité cellulaire plus « robuste et durable » que celle induite par les anticorps qui, eux, disparaissent assez rapidement.
Ces lymphocytes T luttant spécifiquement contre le SARS-COV-2 seraient présents chez les anciens malades du SRAS (syndrome respiratoire aigu sévère), dix-sept ans après la guérison. Et surtout, contre toute attente, ils ont été retrouvés chez plus de 50 % des personnes saines n’ayant jamais été infectées par le SARS-CoV-2 ni le SRAS. Ces lymphocytes auraient été produits après une réaction à un coronavirus animal méconnu, offrant une immunité croisée.
L'étude ne montre pas si la présence de ces lymphocytes T suffit à engendrer une guérison totale du Covid-19, mais cette réponse immunitaire atténue "probablement" l’infection et pourrait amener à une immunité collective plus rapidement.
Pour le Pr Benjamin Terrier, exerçant à l’hôpital Cochin à Paris, interrogé par Le Monde, ce résultat "laisse penser que les patients ayant développé la Covid-19 ont la capacité, à l’instar des patients anciennement atteints de SARS, de développer une immunité cellulaire mémoire spécifique du SARS-CoV-2 de longue durée".