Le gouvernement a t-il donné des masques au rabais aux enseignants ? Depuis la rentrée scolaire, un étrange schéma a été repéré par les professeurs des écoles : « On s’est rendu compte que l’ARS mettait en quatorzaine les enseignants qui avaient porté des masques en tissu, et pas les autres », rapporte Johanna Cornou, représentante du personnel au SE-UNSA et directrice d’école au Havre (Seine-Maritime).
Un autre témoignage, recueilli par Le Monde, explique que « Dans mon école, l’ARS a fermé la classe d’un enfant Covid+ et mis l’enseignant en quatorzaine, mais pas les animateurs, rapporte une directrice francilienne qui souhaite garder l’anonymat. Quand j’ai demandé pourquoi, on m’a dit que les animateurs n’étaient pas cas contact, parce qu’ils portaient des masques chirurgicaux. »
Ces masques en tissus ont été fournis par le Ministère de l'Education nationale, l'employeur des professeurs et instituteurs en France. Le ministère, lui précise qu'il « appartient aux collectivités territoriales de procéder à l’équipement des personnels relevant de leur périmètre ».
L'Agence Régionale de Santé de Bretagne affirme qu'elle ne « fait qu'appliquer le protocole défini par Santé publique France ». Selon ce protocole, à défaut de séparation vitrée, seuls « le masque chirurgical ou FFP2 ou le masque grand public fabriqué selon la norme Afnor ou équivalent sont considérés comme des mesures de protection efficace ».
Or, si les masques des enseignants respectent bien les normes Afnor, ces masques ne sont véritablement efficaces que s'ils sont portés par toutes les personnes présentes dans la pièce. En école primaire, les élèves ont, pour la plupart, moins de 11 ans. Ils n'ont donc pas l'obligation de porter un masque.
Problème : « Contrairement à ce qu’il avait été affirmé précédemment, les élèves sont contaminés et contaminants, il est urgent de prendre des mesures pour protéger tous les personnels et les élèves dans les écoles », souligne le SNUipp, le premier syndicat des enseignants des écoles. Ainsi, puisque les enfants sont porteurs de la maladie, l'ARS estime que « les enseignants seront considérés comme contacts à risque si un enfant de leur classe est testé positif au Covid-19 ; l’ensemble des enfants d’une classe sera considéré comme contact à risque si un enseignant est testé positif au Covid-19. »
Les syndicats réclament donc de nouvelles mesures de protection, tant pour le personnel enseignant que pour les enfants et leurs familles, tandis que plus de 30 écoles et 520 classes ont déjà fermé à cause du Covid-19.