Alors que les Français s'attendaient à un reconfinement imminent, à en croire plusieurs titres de presse qui en avaient fait l'annonce, le premier ministre Jean Castex a finalement annoncé, vendredi 29 février, des mesures de restriction supplémentaires, mais pas de reconfinement ni d'avancée du couvre-feu. Une décision sur laquelle est revenue Olivier Véran, dans une interview accordée au JDD, ce dimanche 31 janvier.
Le ministre de la Santé explique ainsi que la décision de ne pas reconfiner le pays "a été prise vendredi en conseil de défense. L'incidence, c'est-à-dire le nombre de nouveaux cas quotidiens, avait peu augmenté depuis quatre jours. C'est encore le cas aujourd'hui." Et bien qu'une nouvelle vague épidémique est à craindre prochainement, au vu de la possible prochaine prédominance du variant anglais dans plusieurs régions du pays, "peut-être pourrons-nous l'éviter" espère Olivier Véran, soulignant "une légère décélération" du nombre de contaminations.
Autres raisons évoquées par le ministre de la Santé, "les traces de virus dans les eaux usées, signal indirect, baissent en Île-de-France. Plusieurs semaines après sa généralisation, ça peut signifier que l'effet maximal du couvre-feu se fait sentir", tandis que les résultats d'une enquête sur le variant anglais "montrent que sa circulation s'intensifie – de 50 % chaque semaine – mais de manière moins intense qu'à l'étranger où des hausses de 70 à 100 % ont été relevées" détaille le ministre.
De fait, "le danger auquel nous faisons face est possible, voire probable. Mais il n'est pas certain" d'après Olivier Véran, "la légère décélération des contaminations peut nous permettre d'observer, durant quelques jours, ce qu'il va se passer. Tout laisse à penser qu'une nouvelle vague pourrait se profiler à cause du variant ; mais peut-être pourra-t-on l'éviter grâce aux mesures que nous avons décidées tôt, et que les Français respectent. L'idée, c'est de gagner du temps, de limiter la casse."
Mais attention, "si l'incidence repartait à la hausse, nous n'hésiterions pas. Nous n'avons jamais dit que nous ne reconfinerions pas dans les quinze jours à venir si c'était nécessaire." prévient déjà le ministre de la Santé.