La lutte contre la Covid doit aussi se jouer dans les pays les plus pauvres... Après un appel à une initiative internationale pour lutter contre la diffusion des variants, Emmanuel Macron a annoncé dans un entretien au Financial Times vouloir proposer de donner ou vendre à bas prix 4 à 5% des vaccins acquis par les pays riches aux pays les plus pauvres. Parmi ceux-ci (pour ne pas dire exclusivement), les pays du continent africain, principale préoccupation du Président de la République.
"Cela n’a aucun impact sur le rythme de la stratégie vaccinale. Ça ne la ralentit pas d’un jour, compte tenu aujourd’hui de l’utilisation de nos doses", a-t-il ainsi expliqué. Une proposition qui soumise aux membres du G7, ce vendredi 19 février, et pour laquelle la chancelière allemande Angela Merkel avait déjà exprimé son accord, comme le précise également le Président. Au total cela représenterait 13 millions de doses.
Et de poursuivre en indiquant que "c’est l’intérêt des Français et des Européens". Pourquoi donc ? "J’ai plus de 10 millions de nos concitoyens qui ont des familles de l’autre côté de la Méditerranée", ajoute le chef de l'État. Autre raison évoquée quant à ce don : "si on laisse s’installer l’idée que des centaines de millions de vaccins sont en train d’être faits dans les pays riches et qu’on ne commence pas dans les pays pauvres, c’est insoutenable", explique-t-il. Il continue : "C’est plutôt une accélération des inégalités mondiales inédite.[...] C’est politiquement insoutenable à terme parce que c’est ce qui permet d’installer une guerre d’influence des vaccins. Et vous voyez bien la stratégie chinoise, la stratégie russe aussi".
Une mesure qui vise donc les pays du monde entier dans la solidarité : "L’objectif est d’embarquer un maximum de partenaires européens et non-européens. Mais si tout le monde n’est pas à bord, la France s’engagera", affirme-t-il. La Russie, les États-Unis et la Chine sont particulièrement ciblés par le chef de l'État : "Le mécanisme de dons de doses est ouvert aux Russes et aux Chinois. Les Chinois rappellent souvent leur adhésion au multilatéralisme, ils ont l’occasion avec Covax d’en faire la preuve, plutôt qu’une approche bilatérale avec une logique de diplomatie vaccinale, voire de clientélisme", indique-t-il.