Alors que la vaccination contre la Covid devrait accélérer en France, la recherche d'un traitement contre le virus est encore nécessaire afin d'éviter les hospitalisations. Dans cette course à la recherche, les anticorps monoclonaux semblent bien partis. Après l'Allemagne, qui a commandé 200 000 doses de produits pour des expérimentations dans ses hôpitaux, la France va à son tour se tourner vers ce traitement.
Ainsi donc, lundi 15 mars, l'ANSM a annoncé avoir autorisé sur le territoire l'utilisation de deux traitements à base d'anticorps monoclonaux. Deux "traitements très innovants" qui avaient déjà été évoqués le 25 février dernier par Olivier Véran, lors d’une conférence de presse : "L'Agence nationale de sécurité du médicament a accordé ce qu'on appelle une autorisation temporaire d'utilisation des anticorps monoclonaux pour limiter les risques de survenue de formes graves chez des personnes dont l'état de santé les expose à des risques particulièrement élevés", expliquait ainsi le ministre de la Santé.
Et de poursuivre : "la France a commandé des dizaines de milliers de doses" de ces anticorps monoclonaux. "Quelque 83 centres hospitaliers ont déjà reçu des milliers de traitements qui pourront commencer à être administrés avec prudence. Initialement, dans un cadre hospitalier pour des patients de 80 ans et plus et qui ont des troubles de l'immunité".
Olivier Véran confirmait donc les informations du Point, qui indiquait que l'Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) allait offrir très prochainement une autorisation temporaire d'utilisation (ATU) aux anticorps monoclonaux, une autorisation cependant réservée "aux personnes qui ont le plus de risques de développer des formes graves de l'infection, notamment les patients fortement immunodéprimés", pour qui la balance bénéfices-risques est la plus grande.
Le principe de ces traitements est d'imiter la réponse immunitaire en reproduisant l'action des anticorps, bloquant l'entrée du virus dans le corps, une sorte de « vaccination passive ». Administrés par intraveineuse dans les trois à cinq jours après les premiers symptômes, ils permettraient d'éviter les complications, dont les hospitalisations...
Concernant ces deux traitements, quels sont-ils ? Il s'agit, comme l'évoquait déjà le professeur Pierre Cochat, président de la commission de la transparence au sein de la Haute Autorité de santé, de celui d'Eli Lilly - composé de bamlanivimab et d'etesevimab -, et celui de Regeneron, REGN-COV2 - qui contient du casirivimab et de l'imdevimab. Ces traitements ont un coût élevé - environ 2000 euros par dose - mais une journée en soins intensifs est généralement facturée près de 3.000 euros en Île-de-France.
À côté de cela, d'autres traitements sont toujours en développement et mènent à des résultats plus ou moins encourageants. Par exemple, beaucoup attendaient le spray nasal de Pharma & Beauty, mais ce dernier ne sera pas finalement commercialisé, car les données scientifiques n'ont pas permis d'affirmer son efficacité contre le virus.