Fermeront, fermeront pas ? La France entière est suspendue, dans l'attente d'une allocution présidentielle. Le sujet d'inquiétude de ces derniers jours : la fermeture des écoles. Mesure réclamée depuis plusieurs semaines par les épidémiologistes, et jusqu'à présent refusée par le gouvernement, qui répète à chaque intervention publique que les écoles ne fermeront qu'en dernier recours.
L'exécutif a même dévoilé un nouveau protocole sanitaire renforcé, pour éviter de devoir renvoyer les enfants chez eux. Ce ne sera peut-être pas suffisant : selon de nombreuses sources, le président de la République devrait prendre la parole mercredi 31 mars au soir pour annoncer que les écoles françaises doivent à leur tour fermer. Selon un conseiller de l'Elysée cité par Le Parisien, « Mercredi prochain ( le 31 mars ), à la télévision, Emmanuel Macron pourrait annoncer la fermeture des écoles, entraînant le basculement massif des Français dans le télétravail. Tout dépendra en réalité des résultats du début de semaine. »
Cette perspective effraie la Société française de pédiatrie. Sa présidente, la professeure Christèle Gras-Le Guen, était au micro de France Info ce 30 mars pour alerter sur les dangers d'une telle décision. « Fermer les écoles, ce serait avoir des effets délétères sur la santé des enfants pour un bénéfice qui ne sera pas forcément spectaculaire compte tenu de ce virus qui les infecte finalement assez peu », affirme la cheffe du service des urgences pédiatriques du CHU de Nantes.
Les conséquences d'un enfermement des enfants dans les maisons sont néfastes pour plusieurs raisons. « On a observé l'année dernière un rebond de violences intrafamiliales ou de tensions intrafamiliales. On a observé un creusement des inégalités sociales. Et aujourd'hui on sait que l'état de la santé mentale des enfants n'est pas bon », affirme la professeure.
Travaillant à l'hôpital de Nantes, elle observe quotidiennement un « afflux massif d'enfants qui vont mal. » Ces petits patients, parfois très jeunes, montrent des niveaux d'anxiété alarmants, parlent d'idées noires ou suicidaires. Des tentatives de suicide ont même été répertoriées parmi des enfants depuis octobre 2020. La santé mentale déjà dégradée des élèves ne peut qu'empirer si les écoles doivent fermer, assure Christèle Gras-Le Guen.
La pédiatre reconnaît que les enfants scolarisés représentent un risque de contamination plus grand pour les adultes qui l'entourent. Elle veut cependant nuancer la situation. « Ce qui a été montré, c'est qu'il infecte vraiment très peu les jeunes enfants et en particulier les enfants qui fréquentent les crèches, les maternelles, les écoles primaires. Et ça devient plus fréquent chez les collégiens et chez les lycéens, ça se rapproche progressivement de ce qu'on observe chez l'adulte jeune. (...) On ne peut pas mettre "dans le même sac" tous les moins de 19 ans, il faut vraiment faire des distinctions. »
La Société française de pédiatrie milite donc pour un renforcement des mesures déjà en place : tester les élèves et les enseignants, isoler les personnes malades ou infectées, et vacciner en priorité « tous les professionnels autour de l'enfance pour permettre justement de continuer à fréquenter la collectivité et de ne pas se retrouver avec des enfants isolés, et avec les effets délétères extrêmement graves qu'on a observés. »
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