Une image que l'on n'a pas vue depuis trop longtemps : des consommateurs installés à l'intérieur des bars, des supporters dans des stades et des lieux culturels remplis. Au Royaume-Uni, le lundi 17 mai 2021, une nouvelle étape du plan de déconfinement a été franchie. Les Britanniques ont pu retrouver de nouvelles activités et plaisirs du "monde d'avant". Ils attendent désormais le 21 juin, date à laquelle une majorité des restrictions encore en place devraient être levées.
Mais le gouvernement de Boris Johnson pourra-t-il tenir ses engagements ? Le variant indien, de plus en plus présent sur le territoire anglais, inquiète les autorités et remet en question le calendrier du déconfinement britannique.
Le 17 mai, le Premier ministre anglais a rappelé à ses concitoyens qu'ils devaient profiter de leur nouvelle liberté avec « une grande dose de précaution ». Il assure cependant que l'évolution et la propagation du variant indien sont placées « sous étroite surveillance » et que des « mesures rapides » étaient prises pour enrayer son développement.
Ce double mutant, détecté dans une cinquantaine de pays, dont la France, est très contagieux : jusqu'à 60% de plus que le variant anglais, selon certaines études mentionnées par France Info. Après quelques doutes sur l'efficacité des vaccins contre ce variant indien, de nouvelles études assurent qu'il réagit correctement face aux vaccins Pfizer et Moderna. Malgré ces résultats, la communauté scientifique insiste sur l'importance de surveiller et limiter la propagation de ce variant.
Les scientifiques britanniques alertent le gouvernement et appellent à reporter la dernière étape du déconfinement : le 21 juin prochain, toutes les restrictions devraient être levées au Royaume-Uni. Une décision dangereuse selon les médecins, qui voient avec effroi le nombre de contaminations bondir à cause du variant indien. Trois cas sur quatre sont causés par ce double mutant, rapportent nos confrères de Ouest France.
Le Royaume-Uni a recensé, le 1er juin, 3 165 nouveaux cas. Des chiffres qui paraissent bas comparés à la situation d'il y a quelques mois, mais qui sont en réalité à la hausse. En une semaine seulement, le nombre de contaminations a augmenté d'un tiers. Ces chiffres ont même doublé dans certaines régions du nord-ouest de l’Angleterre et de l’Écosse.
Voit-on les prémices d'une troisième vague épidémique au Royaume-Uni ? Pour les scientifiques, cette hausse des contaminations n'en est qu'à ses débuts. La réouverture des bars et des lieux publics entraîne des effets qui ne font que commencer à se faire sentir
, prévient le professeur Mark Walport, ex-conseiller scientifique du gouvernement. Il ajoute : nous ne nous attendions pas à une telle flambée de cas. Aucun doute : ce variant est plus transmissible
que le variant anglais.
Le professeur Adam Finn, l'un des experts du comité Covid, a averti, mardi 1er juin lors de son passage à la BBC que "la bataille contre le Covid est loin d'être finie. Nous sommes toujours dans une situation de grande vulnérabilité."
À ce jour, au Royaume-Uni, plus de 36 millions de personnes ont reçu au moins une dose de vaccin, et 20 millions sont totalement vaccinés, soit près de 40% de la population adulte. Une campagne de vaccination qui a été menée avec une grande efficacité, en réaction aux 128 000 morts, décédés du Covid-19 depuis 2020. Les efforts du Royaume-Uni portent peu à peu leurs fruits, puisque le pays n'a déploré aucun mort du Covid ces dernières 24 heures de juin 2021. Une première depuis juillet 2020.